Chine: 50 morts et plus de 700 blessés dans des explosions
L’incident survenu chez un transporteur de produits dangereux a fait au moins 50 morts et plus de 700 blessés…
Deux puissantes explosions, une forte onde de choc, des incendies dans un entrepôt contenant des produits toxiques, et au moins 50 morts et plus de 700 blessés. Si la cause précise de la catastrophe industrielle qui a eu lieu, mercredi 12 août au soir, dans le port de Tianjin dans le nord-est de la Chine, reste à déterminer, ce drame montre une nouvelle fois les failles de sécurité dans les infrastructures d’un pays que l’on surnomme parfois « l’usine du monde ».
2700 morts en 8 mois. Chaque année, les accidents industriels meurtriers se comptent par centaines. Entre janvier et août 2014, le gouvernement chinois a ainsi compté 640 « graves » accidents du travail, ayant entraîné la mort de près de 2 700 personnes. De son côté, l’ONG China Labour Bulletin a élaboré une cartographie interactive des accidents du travail dans le pays, listant 342 cas qui ont concerné au moins trois employés ou tué au moins une personne, cités dans les médias chinois depuis décembre 2014.
Rien que le mois dernier, quinze personnes ont été tuées lors de l’explosion d’un site illégal de stockage de feux d’artifice dans la province du Hebei, dans le nord de la Chine. Et douze autres sont mortes dans l’effondrement d’une fabrique de chaussures à Wenling, dans l’Est. Parmi les accidents les plus tragiques, on peut aussi citer la mort de 119 personnes prises au piège, en l’absence d’issues de secours praticables, dans l’incendie d’un abattoir de volailles dans le nord-est du pays en 2013.
En août 2014, la Chine s’était aussi émue de la mort de 75 personnes dans l’explosion d’une usine de pièces de voitures approvisionnant l’américain General Motors, à Kunshan, près de Shanghaï – un bilan rehaussé plus tard à 146 morts selon China Labour Bulletin. Des ONG et des médias ont une fois encore mis en cause les normes de sécurité sur le site. La déflagration aurait été provoquée par une flamme allumée dans une salle confinée remplie de poussières en suspension. « Il y avait des inspections, mais dès qu’elles étaient terminées, plus personne ne prêtait attention aux règles de sécurité », a témoigné un ouvrier cité par l’agence Chine nouvelle. « Des mesures comme des systèmes de ventilation adéquats auraient dû empêcher l’accumulation de particules de poussière », a abondé de son côté China Labor Watch, une ONG basée aux Etats-Unis.
Sanctions. A la suite de cet accident de Kunshan, dix-huit personnes, dont trois responsables de l’entreprise et des membres du gouvernement local, avaient été poursuivies pour leur rôle dans la catastrophe, et 214 usines suspendues à cause de problèmes de sécurité similaires dus à une « pollution poussiéreuse ». La loi sur la sécurité au travail a aussi été rendue plus sévère fin 2014. L’enquête sur cet incident ayant déterminé que la plupart des employés n’étaient pas au courant des procédures de sécurité, les formations du personnel ont notamment été renforcées.
Ce volet de sanctions sera-t-il appliqué après la tragédie de Tianjin, considéré comme « accident extrêmement grave » selon la loi chinoise ? D’après CCTV, plusieurs cadres travaillant pour une « entreprise concernée » de cet entrepôt de Tianjin, dont le propriétaire est Tianjin Dongjiang Port Ruihai International Logistics, ont été arrêtés mercredi.
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