Climat : les convictions de Barack Obama
« Nous n’avons qu’une maison. Nous n’avons qu’une planète. Il n’y a pas de plan B », a affirmé Obama.
Le président américain a annoncé lundi un vaste plan de réduction des gaz à effet de serre.
Le président des Etats-Unis a dévoilé lundi le « Plan américain pour une énergie propre ». Sa version définitive prévoit une réduction de 32% entre 2005 et 2030 des émissions de CO2 provenant de la production d’électricité. L’Union européenne a immédiatement salué l’effort.
« Il n’y a pas de défi qui pose une plus grande menace pour notre avenir et pour les générations futures que le changement climatique. » Par ce constat, le président américain Barack Obama a introduit lundi 3 juillet la version définitive de son plan de lutte contre les émissions de gaz à effet de serre produites par les centrales électriques fonctionnant au charbon.
« Nous sommes la première génération qui ressent l’impact du changement climatique », a expliqué le président américain. « Nous sommes la dernière génération qui peut faire quelque chose à ce sujet », a-t-il insisté.
Ce « Plan américain pour une énergie propre » (« America’s Clean Power Plan ») sera au cœur de la contribution de Washington à la Cop21, la conférence internationale sur le climat qui se tiendra à la fin de l’année à Paris, et dont l’administration Obama s’est engagé à être l’un des fers de lance. Elle réunira 195 pays qui devraient s’engager à limiter à 2 degrés Celsius la hausse de la température mondiale générée par les émissions de gaz à effet de serre.
Energies renouvelables. Afin de rattraper le « retard » dans la lutte contre le réchauffement climatique et de déclencher une véritable inversion des changements écologiques, la prise de mesures draconiennes s’impose, a jugé le président américain. C’est pourquoi la version du plan « Clean Power » présentée lundi se fixe un objectif plus ambitieux que sa première mouture:réduire de 32%, à l’horizon 2030, les émissions de CO2 provenant du secteur de la production d’électricité, par rapport à leur niveau de 2005. Le projet initial, publié l’an dernier, demandait une réduction de 30%.
Le plan augure d’une transformation notable du secteur de l’électricité, car il encourage le passage aux énergies renouvelables aux dépens de la production d’électricité à partir du charbon. S’il est mis en œuvre, la part du charbon dans la production d’électricité aux Etats-Unis tombera de 39% en 2014 à 27% en 2030 (30% dans la proposition initiale), a précisé dimanche à la presse la responsable de l’Agence pour la protection de l’environnement (EPA), Gina McCarthy.
La part du gaz naturel dans la production d’électricité restera pour sa part à 30% à l’horizon 2030, tandis que les énergies renouvelables représenteront 28%, contre 22% initialement envisagé. Le nucléaire présente quant à lui 20% de l’énergie produite aux Etats-Unis.
Les républicains opposés. Dans un pays où 37% de l’électricité est encore produite par des centrales au charbon, certains groupes industriels, ainsi que des élus d’Etats dépendant d’une énergie à base de charbon, accusent notamment l’administration Obama d’être responsable d’une future hausse du prix de l’électricité pénalisant les plus pauvres, voire de futures destructions d »emplois. Ils ont annoncé leur intention de contester ce plan en justice ainsi qu’au Congrès.
L’annonce officielle a également été immédiatement critiquée par les républicains et par le chef de la majorité sénatoriale Mitch McConnell qui a promis de « faire tout ce qu’il pourrait pour s’y opposer ». Pour John Boehner, président républicain de la Chambre des représentants, ce plan est un « impôt énergétique » adopté au moment où le pays connaît une lente reprise après la récession.
« Nous n’avons qu’une maison » Barack Obama s’est toutefois montré ferme:« C’est la chose juste à faire », a-t-il affirmé. « Nous n’avons qu’une maison. Nous n’avons qu’une planète. Il n’y a pas de plan B », a-t-il martelé.
Selon l’administration Obama, son plan vise en effet plutôt à accélérer la transition vers une économie qui produira plus d’électricité à partir des énergies renouvelables. Aujourd’hui, les centrales électriques sont responsables de 40% des émissions américaines de dioxyde de carbone, le gaz le plus répandu contribuant au changement climatique.
« Un pas en avant » selon l’UE. « C’est un bon plan, et en tant que présidente, je le défendrai », a aussi déclaré l’ancienne secrétaire d’Etat Hillary Clinton, qui fait figure de favorite dans la course à l’investiture démocrate pour la présidentielle de 2016.
L’Union européenne a également immédiatement salué le plan. Le commissaire européen chargé du Climat, Miguel Arias Canete, a écrit sur Twitter: « le Plan pour une énergie propre est un pas en avant positif dans les efforts sincères des Etats-Unis pour réduire leurs émissions ».
Source: La Tribune.fr
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