Congo: Sassou Nguesso prepare une modification de la Constitution
Le président congolais Denis Sassou Nguesso à Rome, le 26 avril 2015 (AFP)
Denis Sassou Nguesso, depuis plus de trente ans à la tête du Congo, prépare le terrain à une modification de la constitution qui lui permettrait d’être à nouveau candidat à sa succession.
C’est au tour du Congo-Brazza de céder à la manie de la réforme constitutionnelle pour permettre au sortant de ne plus sortir. Le « dialogue national » sur l’avenir des institutions en République du Congo a ouvert la voie, ce vendredi, à la tenue d’un référendum sur une nouvelle constitution qui permettrait à Denis Sassou Nguesso de se représenter en 2016.
Âgé de 72 ans, Denis Sassou Nguesso cumule plus de trente ans à la tête du pays. Il a dirigé le Congo à l’époque du parti unique, de 1979 jusqu’aux élections pluralistes de 1992, qu’il a perdues. Revenu au pouvoir en 1997 à l’issue d’une violente guerre civile, il a été élu président en 2002 et réélu en 2009.
Les quelques centaines de délégués ayant participé au « dialogue national » à Sibiti (250 km à l’ouest de Brazzaville) se sont prononcés pour une nouvelle constitution sans limite d’âge maximal pour les candidats à la présidentielle, ni restriction du nombre de mandats autorisés à un chef de l’État. « Une forte majorité s’est dégagée en faveur » d’un « changement de constitution » qui concilierait « les valeurs universelles de la démocratie et les réalités politiques, sociales et culturelles de notre pays », selon le communiqué final.
L’opposition dénonce un « coup d’État constitutionnel ». A moins d’un an de la prochaine présidentielle, à laquelle le président sortant ne peut en l’état être candidat, un dirigeant de la plate-forme regroupant l’essentiel de l’opposition – qui avait boycotté ce forum – a qualifié ses conclusions de « coup d’État constitutionnel ».
Après la chute du président burkinabè Blaise Compaoré chassé du pouvoir par le peuple à Ouagadougou en octobre pour avoir tenté une modification constitutionnelle qui lui aurait permis de briguer un nouveau mandat, la question de la révision des lois fondamentales est au cœur du débat politique dans plusieurs pays d’Afrique dont les dirigeants font face à plus ou moins brève échéance à l’obligation de céder la place.
Scénarios similaires au Rwanda au Burundi et en RDC. Outre au Congo, cette question se pose ou s’est posée en République démocratique du Congo voisine, au Rwanda, ou le Parlement vient de donner son feu vert à une révision constitutionnelle qui permettrait au président Paul Kagame de se représenter en 2017, et au Burundi, en proie à la violence depuis que le président sortant, Pierre Nkurunziza a décidé de concourir à la présidentielle, reportée au 21 juillet. Censé quitter le pouvoir fin 2016, le président de la RDC, Joseph Kabila, réfléchit lui aussi à l’opportunité qu’il y aurait à convoquer un « dialogue national » en vue d' »élections apaisées ».
Avec AFP
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