COP21: un accord historique pour sauver la planète
Laurent Fabius et le président Hollande le 12 décembre 2015 au Bourget.
Les 195 pays participants à la conférence de Paris sur le climat ont adopté un accord sur la lutte contre le réchauffement climatique, censé mettre l’économie mondiale sur la voie d’une économie sobre en charbon, en pétrole et en gaz.
Le ministre français des Affaires étrangères et président de la COP21, Laurent Fabius, l’a proclamé peu avant 19h30 samedi en séance plénière, à l’issue de 13 jours de négociations au Bourget, près de Paris.
« Je regarde la salle, je vois que la réaction est positive, je n’entends pas d’objection, l’accord de Paris pour le climat est accepté ! » a-t-il lancé, déclenchant une longue ovation.
Initialement prévue vendredi, la conclusion de la COP21 a été retardée de vingt-quatre heures en raison de divergences qui n’ont été surmontées qu’après une dernière nuit de consultations, notamment sur les questions financières.
L’adoption de l’accord de Paris est l’aboutissement d’un processus de quatre ans lancé en 2011 par la conférence climat de Durban, en Afrique du Sud, et efface l’échec de celle de Copenhague, en 2009.
Ce texte fixe pour objectif de contenir la hausse de la température moyenne de la planète « nettement en dessous de 2°C » par rapport aux niveaux pré-industriels et de s’efforcer de limiter cette augmentation à 1,5°C.
Le reste de l’accord, qui devra être ratifié par les Etats, énumère les objectifs intermédiaires, comme le plafonnement des émissions de gaz à effet de serre (GES) « dans les meilleurs délais » et les moyens à mettre en oeuvre.
L’objectif de 100 milliards de dollars par an mobilisés d’ici 2020 pour aider les pays en développement à faire face au réchauffement climatique, fixé à Copenhague, a été sorti de l’accord proprement dit, à la demande des Etats-Unis qui en avaient fait une ligne rouge.
Mais il est mentionné dans la décision adoptée en même temps que l’accord par la COP21, qui en est en quelque sorte le décret d’application. Ce montant y est considéré comme un « plancher » à partir duquel un nouvel objectif devra être défini avant 2025.
Selon des sources proches des négociations, cela a été l’un des principaux points d’accrochage dans l’ultime ligne droite.
Un point de départ. « Les Américains ont mis la pagaille toute la nuit en refusant que les 100 milliards soient dans l’accord », a déclaré l’une de ces sources. « C’est la présidence française (de la COP21) qui a tranché et fini le boulot en enlevant les derniers crochets dans le texte. »
Au petit matin, l’un des principaux négociateurs chinois rencontré à son hôtel paraissait cependant certain que l’accord serait finalement adopté dans la journée. « Après deux jours sans dormir, nous avons eu une bonne nuit de sommeil », a déclaré à Reuters, souriant, Xie Zhenhua.
Mais lors de la présentation à la mi-journée de ce qui n’était encore qu’une proposition de texte final, Laurent Fabius et le président français, François Hollande, avaient une dernière fois dramatisé les enjeux de cette conférence, considérée comme une des dernières chance d’enrayer le réchauffement de la planète avant qu’il ne prenne des proportions catastrophiques.
« Vous êtes sur la dernière marche. Il faut se hisser encore à la hauteur de l’enjeu », avait déclaré François Hollande. « Il n’y aura pas de report, il n’y aura pas de sursis possible, l’accord décisif pour la planète, c’est maintenant. »
L’accord adopté samedi, dont l’entrée en vigueur est prévue en 2020, n’est en tout état de cause qu’un point de départ.
« Il faudra rendre opérationnel l’accord de Paris », a déclaré à Reuters la ministre marocaine de l’Environnement, Hakima El Haite, dont le pays accueillera l’an prochain la COP22. « Tous les mécanismes vont être définis à Marrackech. »
« Ici (à Paris), on décide de ce qu’on veut faire, les grandes décisions. Mais après il faut les traduire en outils opérationnels pour les appliquer », a-t-elle ajouté.
La ministre sud-africaine de l’Environnement, Edna Molewa, dont le pays préside le G77, qui fédère 134 pays du Sud et la Chine, a estimé que ce texte n’était certes « pas parfait » mais qu’il constituait une base solide pour l’action.
« Nous croyons qu’il peut marquer le tournant vers un meilleur monde », a-t-elle dit après l’adoption de l’accord.
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