Dadji Touré : « Nous sommes 5 millions, presqu’un Etat à l’extérieur du Mali »

Dadji Touré président du Conseil des Maliens de l’extérieur d’Allemagne (CMEA), de passage à Paris, porte de Bagnolet.

Avec leurs compétences diverses les Maliens de l’extérieur doivent participer au développement économique, socioculturel et sportif de leur pays, telle est la conviction de Dadji Touré président Conseil des Maliens de l’Extérieur d’Allemagne.

Le Mali est un pays de forte tradition migratoire qui compte une communauté à l’étranger estimée à près de 5 millions de personnes. Une situation qui, selon Dadji Touré président du Conseil des Maliens de l’Extérieur d’Allemagne (CMEA),  est un avantage qu’il faut mettre en valeur. « Nous sommes presqu’un Etat, nous sommes près de 5 millions de Maliens à l’extérieur, nous parlons toutes les langues, nous avons toutes les compétences », explique –t-il avec enthousiasme. Le CMEA fédère des associations constituées par des ressortissants maliens en  Allemagne. Il est l’émanation du Haut conseil des Maliens de l’Extérieur (HCME) qui est un organisme consultatif à caractère associatif, apolitique, laïc, non discriminatoire et à but non lucratif.

En effet, après avoir pris une part active à la Conférence nationale tenue à Bamako en Juillet – Août 1991, les Maliens de l’extérieur ont décidé de la création et de la mise en place d’un organe fédératif et représentatif . Créé à la suite de la Conférence nationale de 1991  puis agréé en 1993, le HCME a été reconnu d’utilité publique par un décret adopté en conseil des ministres le 14 octobre 2009. En tant qu’instrument d’intégration et cadre de concertation autour des problèmes posés aux Maliens de l’extérieur, il sert de trait d’union entre les pouvoirs publics et les compatriotes dans leurs pays d’accueil.

Malgré près d’un quart de siècle d’existence, le HCME peine à sortir des sentiers battus. Une situation qui révolte M. Touré qui pense que les Maliens de l’extérieur ont mieux à faire. « Tous les jours les Maliens de l’extérieur envoient de l’argent au pays,  mais ça a servi à quoi ? Nous n’avons pas construit une seule usine pour transformer nos jus de fruits », lance-t-il. Pour lui, « les Conseils doivent porter assistance aux Maliens dans leurs pays d’accueil, mais surtout susciter leurs contributions au développement économique, socioculturel et sportif du Mali ». Une mission qu’il s’est assigné au niveau Conseil des Maliens de l’Extérieur d’Allemagne et qu’il entend faire prendre conscience les autres conseils à travers le monde.

A. DIALLO