Des jihadistes attaquent Fakola, près de la frontière ivoirienne
Les auteurs de l’attaque sont des jihadistes du groupe Ansardine d’Iyad Ag Ghaly , dont la tête est mise à prix par les USA.
Des hommes armés soupçonnés d’être des jihadistes ont pris dimanche le contrôle d’une partie de la ville malienne de Fakola, près de la frontière ivoirienne, a-t-on appris de sources concordantes. Au cours de leur attaque, les assaillants ont mis à sac le principal bâtiment administratif de la ville, située à une vingtaine de kilomètres de la Côte d’Ivoire, ont précisé ces sources.
« Les jihadistes ont attaqué ce matin la ville de Fakola. Ils ont fait des dégâts et ils contrôlent actuellement une bonne partie de la ville », a déclaré à l’AFP un élu de cette localité située à 300 km au sud de la capitale Bamako. « Ils sont arrivés très armés. Ils étaient enturbannés. Ils avaient le drapeau noir et scandaient des versets du Coran. Ils ont d’abord attaqué le camp de la gendarmerie et ensuite le camp militaire », a ajouté la même source.
Un véhicule de l’armée a été brûlé par les assaillants qui ont également saccagé le siège de la sous-préfecture, a indiqué à l’AFP un habitant dont les propos ont été confirmés par le sous-préfet. « Ils ont saccagé la sous-préfecture et pris ma moto. J’étais caché, Ils ne m’ont pas vu », a déclaré à l’AFP ce responsable administratif.
Un agent du service local des Eaux et forêts, chargé de la protection de l’environnement, a indiqué à l’AFP que « les jihadistes sont actuellement également positionnés dans le camp (des agents) des Eaux et forêts ». « Ils contrôlent une bonne partie de Fakola. Ils ne sont pas dans l’autre partie de la ville mais l’armée malienne n’est pas aussi là », a ajouté la même source. « Ils ont également pris position en face de la frontière ivoirienne. Ils sont vraiment armés. Les populations ont peur. Mais les jihadistes ont dit qu’ils ne (leur) feront rien » et que « leur problème, (c’est) avec les militaires » a déclaré à l’AFP un autre habitant de Fakola.
Une source militaire a confirmé l’attaque et annoncé un renfort de l’armée. L’armée malienne s’est positionnée dimanche dans la localité de Fakola, près de la Côte d’Ivoire, après le départ de jihadistes présumés qui y ont fait une brève incursion avec beaucoup de dégâts, a-t-on appris de sources concordantes. « L’armée malienne a pris le contrôle de la ville de Fakola. Les jihadistes sont partis. Il n’y a pas eu de combats. Mais les jihadistes ont commis beaucoup de dégâts avant de partir », a déclaré à l’AFP un élu de la localité, sans donner plus de détails. « Oui, nous tenons actuellement la ville. Mes hommes sont à la mairie, à la préfecture, partout », a laconiquement déclaré à l’AFP un officier de l’armée malienne, joint à Fakola, une ville à 300 km de la capitale Bamako et à une vingtaine de km de la Côte d’Ivoire.
Un drapeau noir portant l’inscription « Ansardine-Sud » a été retrouvé à la mairie de la ville, a indiqué à l’AFP un habitant. Selon l’élu local de Fakola, les jihadistes auteurs de l’attaque sont des représentants du groupe jihadiste Ansardine, dans le nord du Mali, dont la tête de son chef, Iyad Ag Ghaly, est mise à prix par les Etats-Unis. Ansar Dine fait partie des groupes islamistes qui ont contrôlé le nord du Mali en mars-avril 2012, avant d’en être chassés en grande partie à partir de janvier 2013 par une intervention militaire internationale à l’initiative de la France, qui se poursuit actuellement.
« Des bâtiments officiels comme la gendarmerie, la mairie, les caisses d’épargne et de crédit, le bâtiment des eaux et forêts ont été saccagés, détruits ou brûlés » par les assaillants, a fait remarquer une fonctionnaire de Fakola. Par ailleurs, à Kolondiéba, à 75 km de Fakola, plusieurs centaines de personnes ont participé dimanche une marche pour demander à l’Etat de renforcer la sécurité des populations, selon des témoins joints au téléphone par l’AFP.
C’est la deuxième fois en moins d’une vingtaine de jours que cette partie Sud du Mali est touchée par des attaques jihadistes. La ville de Misséni, près des frontières ivoirienne et burkinabè, avait été attaquée le 10 juin par des islamistes qui avaient tué un militaire et en avaient blessé deux autres, selon le ministère malien de la Défense. Les attaques jihadistes étaient jusqu’ici limitées au nord et au centre du pays. Samedi, au nord du Mali, une attaque imputée à des islamistes a fait trois morts parmi les soldats du camp militaire de Nara, près de la frontière mauritanienne.
AFP
Communiqué du Gouvernement malienLe Gouvernement de la République du Mali informe l’opinion nationale et internationale que dans la matinée du dimanche 28 juin 2015, des individus armés ont attaqué des infrastructures de l’administration et de sécurité à Fakola, cercle de Kolondieba, saccageant les bureaux du poste de gendarmerie et du sous-préfet. L’on ne déplore aucune perte en vie humaine.Des renforts des Forces armées et de sécurité ont été déployés dans le secteur aux fins d’une vaste opération de ratissage. Le Gouvernement de la République du Mali rassure les populations que toutes les dispositions sont prises afin de mettre hors d’état de nuire les terroristes. Le Gouvernement de la République du Mali invite les populations à garder leur calme et à coopérer avec les Forces de Défense et de Sécurité dans leur lutte contre le terrorisme. Bamako, le 28 juin 2015 |