Déshonneurs pour les députés RPM
Pour défendre le Président de la République, cerné par les affaires, les députés de la majorité se ridiculisent.
Drôle de communiqué que celui sorti de la réunion du Groupe parlementaire du RPM (Rassemblement Pour la Mali – parti majoritaire) du mercredi 22 octobre 2014 à l’Assemblée nationale. Ces parlementaires qui s’ennuient à mort, faute de boulots, n’ont trouvé d’autres idées de génie que de voler au secours d’un Président quelque peu malmené par les affaires. Dans leur collimateur les journalistes qui s’intéressent de près aux deux affaires qui défraie la chronique : l’achat d’un avion présidentiel et les marchés de fournitures de matériels militaires. Selon le communiqué signé par le président du groupe parlementaire, Seydou Dembelé, le RPM
Considère que des insuffisances mises en évidence part l’Audit de la Cour Suprême, le Vérificateur Général et la mission du FMI, si elles ont eu l’avantage de mettre à nu certaines pratiques répréhensibles tant sur le plan de la morale que des procédures administratives et financières de l’Etat, ne concerne ni de près ni de loin le Président de la République contrairement à une information distillée dans la presse.
En effet si Cour suprême indique de nombreuses violations de la loi sur l’achat de ‘avion présidentiel, le rapport du Vérificateur général dévoile des surfacturations de plus de 29 milliards sur la fourniture de matériels d’habillement, de couchage, de campement et d’alimentation des militaires, et des pièces de rechange des véhicules.
Pour les députés de la majorité,
le Président de la République ne saurait répondre à la place du Gouvernement dédié à la gestion des affaires publiques dont il a la charge d’orienter et de coordonner l’action. C’est pourquoi le Groupe Parlementaire RPM condamne avec la dernière énergie ces pratiques d’une autre époque, au moment où le pays se bat pour son unité, son intégrité territoriale et la réconciliation des toutes ses filles et de tous ses fils pour lui permettre de reprendre sa place d’antan dans le concert des nations sous la clairvoyante direction de son Excellence Ibrahim Boubacar Keita.
Un discours lénifiant qui n’est pas sans rappeler des démons du passé où le Mali vivait sous une démocratie tropicale. Est-ce le rôle des députés de monter à cheval pour défendre un président en mal de popularité et cerné par les affaires. Le ridicule ne tue pas. Malgré ce comportement qui ne les honore pas, les députés ont eu la clairvoyance de demander « que des suites judiciaires et administratives soient réservées à ces dossiers conformément aux principes d’un Etat de droit » tout en écartant la responsabilité du chef de l’Etat. Quel jeu d’équilibrisme ?
Dans ses observations adressées au Verificateur général, Soumeylou Boubèye Maiga, l’ex ministre de la défense et des anciens combattants a été pourtant très clair :
Dans la mise en œuvre de ces contrats, il y a eu une information et un accord du Président de la République, Chef Suprême des Armées, à chaque étape.