Ébola: la vigilance demeure de mise au Mali
Le président de la République Ibrahim Boubacar Keïta (ici au centre) s’est investit personnellement dans la lutte contre Ébola.
Le 18 janvier 2015, le gouvernement du Mali et l’OMS ont déclaré la fin de l’épidémie de la maladie à virus Ébola au pays, suite aux 42 jours écoulés après la guérison du dernier cas sans nouveau cas d’infection. En tout, 8 cas (7 confirmés et 1 décès probable) ont été notifiés au Mali au cours de l’éclosion – 6 décès et 2 guérisons – tous liés à deux chaînes de transmission en provenance de la Guinée voisine. Cette réussite est le fruit de la réponse concertée d’une multitude d’acteurs sous l’égide du gouvernement : structures étatiques, Nations Unies, ONG nationales et internationales, mouvement de la Croix rouge et du Croissant rouge, Partenaires techniques et financiers (PTF), société civile, etc. Avant l’apparition du premier cas, plusieurs mesures de prévention et de préparation avaient commencé à être mises en œuvre dans le cadre du plan de contingence nationale contre la maladie : communication et mobilisation sociale ; renforcement des structures de santé en matière de prise en charge et contrôle de l’infection ; surveillance active et mise en place de cordons sanitaires ; renforcement des capacités de diagnostic, etc.
À partir du 23 octobre 2014 (date de la notification du premier cas) le gouvernement et ses partenaires ont renforcé l’ensemble des actions de riposte et de prévention. Un accent particulier a été mis sur le traçage et le suivi des contacts, la surveillance active, l’alerte précoce, le contrôle aux frontières, le renforcement des capacités humaines et matérielles de prise en charge, de diagnostic, et de contrôle de l’infection, ainsi que la mobilisation sociale. A l’échelle du pays, les efforts déployés se sont notamment concentrés à Kayes et Bamako – zones où des cas ont été enregistrés – et à la frontière avec la Guinée, pays d’où sont venus les deux cas à l’origine des chaînes de transmission au Mali. Selon la Mission des Nations Unies pour les interventions d’urgence Ebola (UNMEER), 40 millions de dollars ont été mobilisés pour la réponse au pays par les PTF, les Nations Unies et les ONG. Parmi les actions clés entreprises, notons : la formation d’infectiologues, la formation aux enterrements sécurisés, la mise en place d’un centre de traitement de l’Ébola à Bamako, le déploiement de dizaines d’experts sur le terrain (épidémiologistes, hygiénistes, anthropologues, psychologues, etc.), le déploiement de matériel médical, sanitaire et logistique (kits de protection et d’hygiène, thermomètres, moyens de transport et de communication, etc.), l’acquisition d’une unité de laboratoire mobile, la confection et distribution de matériel de sensibilisation, etc.
Par ailleurs, la création du Centre opérationnel d’urgence (COU) par le gouvernement a contribué à renforcer la coordination de la réponse, avec l’appui d’UNMEER et de l’OMS. La coordination des efforts du gouvernement malien avec les autorités Guinéennes et leurs partenaires de lutte contre l’Ébola a aussi été déterminante pour endiguer l’épidémie au pays. Cependant, malgré cette victoire, la vigilance reste de mise. Tant que l’épidémie d’Ébola continue à sévir dans les pays voisins, le Mali n’est pas à l’abri d’une nouvelle apparition du virus.
Source : OCHA (Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies)