Ecoutes : Obama veut rassurer Hollande
Barack Obama a cherché à rassurer François Hollande lors d’un « échange » téléphonique d’un « bon quart d’heure » .
La France a appelé, mercredi, Washington, à « réparer les dégâts » provoqués par les pratiques « inacceptables » des services secrets américains, qui ont écouté pendant de longues années les trois derniers présidents français, Barack Obama cherchant en début de soirée à rassurer François Hollande. Le président des Etats-Unis a « réitéré sans ambiguïté », lors d’un « échange » téléphonique d’un « bon quart d’heure » à l’initiative du président français, son « engagement ferme » contre tout espionnage de pays alliés, a annoncé l’Elysée.Cet entretien a été « l’occasion d’une mise au point sur les principes qui doivent gouverner les relations entre alliés en matière de renseignement », a-t-on ajouté de même source.
Dans une interview à TF1, Julian Assange, le fondateur de WikiLeaks, a appelé dans la soirée Paris à lancer des poursuites après les révélations d’écoutes et promis de nouvelles informations « plus importantes ». Julian Assange a exhorté la France à « ouvrir une enquête parlementaire et entamer des poursuites » et a affirmé que « les documents les plus importants rest[aient] à venir ».
Un peu plus tôt, Manuel Valls, le premier ministre, avait réclamé un « code de bonne conduite » déjà exigé par les Européens en 2013 quand les révélations sur l’espionnage américain portaient sur les écoutes des dirigeants allemands, brésiliens ou mexicains. Un conseil de défense réuni en fin de matinée autour du président François Hollande a permis de « mesurer et de partager l’émotion et la colère (…) face à ces pratiques inacceptables émanant d’un pays ami », a souligné Manuel Valls. Pour autant, il n’a évoqué aucune mesure de rétorsion concrète face à cette « très grave violation de l’esprit de confiance ».
M. Hollande avait réagi vivement dès la publication, mardi soir par la presse, de notes compromettantes pour l’Agence nationale de sécurité américaine (National Security Agency), décidant de réunir dans l’urgence ce conseil. L’ambassadrice américaine a été convoquée au Quai d’Orsay mercredi en fin d’après-midi.