États-Unis : Hillary Clinton dans la course à la Maison-Blanche
Hillary Clinton a confirmé le 12 avril, dans une vidéo mise en ligne sur son site, sa candidature à la présidence des Etats-Unis.
A 67 ans, la favorite des sondages a officiellement annoncé sa candidature à la Maison Blanche, dimanche.
«Les Américains ont besoin d’une championne, et je veux être cette championne.» Hillary Clinton a confirmé dimanche 12 avril, dans une vidéo mise en ligne sur son site, sa candidature à la présidence des Etats-Unis. Sept ans après sa cuisante défaite face à Barack Obama lors de la primaire démocrate, elle a appris de ses erreurs. Considérée à l’époque comme la grande favorite, l’ancienne First Lady n’avait pas senti l’humeur de l’Amérique et son envie de changement, portée par le jeune sénateur de l’Illinois. L’ancienne Première dame et ex-secrétaire d’État prépare ce moment depuis des mois. Dans la foulée de cette annonce, elle était attendue dans l’Iowa et le New Hampshire pour de premiers discours. Les deux États pèsent dans toute course à l’investiture.
Depuis deux ans. Sa campagne devrait être axée sur le thème des inégalités économiques et sur la nature historique de son combat: si elle est élue en novembre 2016, l’ex-Première dame deviendra la première femme présidente des États-Unis. Si le but d’Hillary Clinton est bien d’ouvrir aux femmes la porte de la Maison-Blanche, sa campagne ne se fera pas sur sa personne, mais autour du «citoyen ordinaire», a souligné samedi son directeur de campagne. «Nous sommes humbles: nous ne considérons rien comme acquis d’avance; nous n’avons pas peur de perdre, nous irons chercher chaque voix que nous pouvons gagner. Nous savons que cette campagne se gagnera sur le terrain, dans les États.»
Les proches d’Hillary Clinton préparent le terrain depuis deux ans. L’organisation indépendante Ready for Hillary a levé plus de 15 millions de dollars pour soutenir sa candidature et identifié 4 millions de sympathisants. L’annonce de ce dimanche devait par ailleurs déclencher un afflux considérable de fonds. Cette fois, le chemin est dégagé. Aucune autre personnalité d’envergure ne s’est déclarée, et seul deux démocrates peu connus semblent décidés à concurrencer Hillary Clinton. Les sondages la placent à environ 60% des intentions de vote des primaires. La sénatrice du Massachusetts Elizabeth Warren, qui dit ne pas avoir l’intention de se présenter, arrive loin derrière en deuxième position à 18%, d’après un sondage Reuters-Ipos. Si d’autres se lançaient, ce serait sans réel autre espoir que de faire bonne impression pour être recruté comme colistier.
Sa force et son talon d’Achille. Et la future candidate a reçu samedi un soutien opportun. Depuis le Panama, Barack Obama a déclaré qu’elle ferait «une excellente présidente». «Elle a été une formidable candidate en 2008. Elle a été un soutien formidable lors de l’élection présidentielle. Elle a été une secrétaire d’État exceptionnelle. C’est mon amie», a justifié Barack Obama. Mais ce CV est à la fois sa force et son talon d’Achille. Ses rivaux républicains ont à peine fait quelques voyages à l’étranger, elle a rencontré des dizaines de chefs d’État et jonglé avec les crises, de la Libye à la Russie. L’ex-secrétaire d’État devra notamment calmer la polémique autour de l’utilisation de son mail personnelle dans le cadre de son travail.
Face à elle, le camp républicain part divisé. Une douzaine d’hommes, et une femme, devraient se disputer l’investiture. Deux se sont déclarés officiellement, les sénateurs Ted Cruz et Rand Paul. Un troisième devrait le faire lundi à Miami, le sénateur Marco Rubio, d’origine cubaine. Quant à Jeb Bush, en tête des sondages des primaires à ce stade très préliminaire, il continue d’entretenir la fiction qu’il n’est pas candidat, bien qu’il lève des fonds à un rythme effréné.