Fantani Touré n’est plus
Fantani Touré était une virtuose de la musique malienne.
La chanteuse Fantani Touré est décédée ce matin à l’hôpital Henri-Mondor de Créteil dans la banlieue parisienne des suites d’un cancer des seins. Vivant en France avec son mari le comédien Habib Dembélé dit « Guimba national », fantani a été admise à ce centre hospitalier universitaire lundi 1er décembre, presque dans le coma, après avoir quitté une autre structure.
Née de sang noble, les Touré étant l’une de trois grandes familles fondatrices de la ville de Bamako, son choix de se diriger vers la chanson populaire n’était pas bien considéré dans son milieu. Seuls ceux de la caste des griots sont encouragés à devenir des chanteuses professionnelles. Pourtant étant enfant, Fantani Touré commence à chanter en public. Adolescente, elle participe régulièrement et gagne des festivals de musique dans sa ville natale. Toutefois, en dépit d’une réputation grandissante en tant que chanteuse, danseuse et compositrice, elle délaisse la musique pour se concentrer sur ses études et obtient un diplôme en comptabilité et gestion.
Fantani Touré revient à la musique en 1995 pour chanter avec un orchestre dirigé par Toumani Diabaté au Marché Arts du Spectacle Africain en Côte d’Ivoire. Chaleureusement accueillie, elle se produit à nouveau dans sa ville natale et en 1996, elle enregistre son premier album qui attire l’attention de Salif Keita, qui, impressionné par sa voix puissante et ses paroles, l’invite à enregistrer dans son studio Wenda production. N’tin Naari a été enregistré en novembre 1996 et a été publié à l’échelle internationale un an plus tard. Les paroles de l’album décrivent les conditions sociales des femmes au Mali. La musique s’accompagne d’instruments traditionnels maliens, tels que le balafon (une sorte de xylophone) et le n’goni (petit instrument à cordes) avec à ses côtés de la guitare et claviers électriques.
Artiste très engagée notamment pour la défense des droits des femmes dans son pays, Fantani Touré que rien ne prédestinait à la musique, était devenu l’une des grandes figures de la chanson malienne.
Dors en paix.