Fifa: pourquoi la défense de Platini ne convainc pas
Michel Platini a touché la somme d’un million de francs suisses au début des années 2000 après avoir travaillé pour Blatter.
Cité dans une affaire de versement douteux d’1,8 millions d’euros pour son rôle de conseiller de Sepp Blatter entre 1998 et 2002, Michel Platini tente de se justifier. Mais la défense de l’actuel président de l’UEFA ne convainc pas les autorités suisses.
Pour convaincre les autorités suisses de sa bonne foi dans l’affaire d’un versement douteux dans le cadre de ses activités à la Fifa entre 1998 et 2002, Michel Platini va devoir se montrer très convaincant. Car, élément important, dans le droit suisse, il est possible de passer un contrat de rémunération ou de prestation de manière orale. Pas besoin de document écrit, donc. Mais au sujet de l’enquête qui touche Platini, il reste un problème qui n’a pas fini d’intriguer la justice. Selon L’Equipe, Michel Platini a touché la somme d’un million de francs suisses au début des années 2000 après avoir travaillé pour Sepp Blatter sur des sujets connus. Une rémunération « officielle » qui a donné lieu à un contrat.
Le problème est que Michel Platini a reçu une nouvelle rémunération près de dix ans plus tard nettement supérieure à la première : environ deux millions de francs suisse (1,8 million d’euros). Pour Platini et son entourage, il s’agit du solde de sa rémunération des travaux effectués entre 1998 et 2002. Sauf que cette fois, aucun contrat n’aurait été rédigé. La justice suisse ne comprend donc pas pourquoi un contrat a été signé pour la première partie de la rémunération de Michel Platini et pas pour la seconde, qui est pourtant nettement supérieure. Ce virement est donc jugé « suspect ». D’autant plus que le contexte de 2011 est très particulier (élections à la FIFA et à l’UEFA).
Impossible de dissimuler une telle somme. Depuis trois mois, les banques suisses ont été appelées à communiquer certaines données bancaires concernant la FIFA au ministère public. Les transferts de fonds sont actuellement étudiés par la justice. C’est vraisemblablement cette enquête financière qui a poussé la justice suisse à s’intéresser au cas de l’ancien numéro 10 des Bleus. Il est peu probable que l’ouverture de cette enquête soit due à un règlement de compte ou à une tentative de déstabilisation du patron du foot européen.
La défense de Platini ne convainc pas non plus le ministère public. En effet, le fait d’avoir déclaré cet argent ne prouve absolument rien, puisqu’il est quasiment impossible de dissimuler une telle somme selon des juristes helvètes. Le risque de se faire repérer par le fisc serait beaucoup trop important. Aux yeux de la justice suisse, cette donnée n’est donc absolument pas déterminante. Michel Platini et ses conseils vont donc devoir trouver d’autres arguments.
Une enquête plus avancée qu’il n’y parait ? Enfin, il faut savoir qu’il est extrêmement rare que le ministère public de la Confédération suisse s’exprime publiquement. Il est encore plus rare que des noms soit cités. Pour plusieurs spécialistes suisses, si le nom de Platini a été dévoilé, c’est que l’enquête est plus avancée qu’il n’y parait. Même s’il faut signaler que le procureur général, Michael Lauber, en fonction depuis le 1er janvier 2012 et réélu le 17 juin dernier, semble s’exprimer assez facilement face à la presse. On l’a notamment vu tenir une conférence de presse le 14 septembre dernier à Zurich. Mardi, il avait aussi précisé face à quelques caméras que le statut de Platini dans cette affaire était situé « entre celui de témoin et celui d’accusé ».
Source RMC Sport
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