Fin de l’Ebola au Mali
Des agents de santé à l’hôpital de Kayes où a été diagnostiqué le premier cas d’Ebola au Mali.
Le Mali a été déclaré « Ebola free » après 42 jours de surveillance sans qu’aucun cas nouveau soit enregistré.
Depuis le 6 décembre 2014, date à laquelle le dernier malade hospitalisé au centre de traitement de Bamako a été testé négatif, aucun autre cas confirmé de maladie à virus Ebola n’a été enregistré au Mali. « Après 42 jours de surveillance sans cas confirmé de maladie à virus Ebola, conformément aux directives du règlement sanitaire international, je déclare ce jour, 18 janvier 2015, la fin de l’épidémie de la maladie à virus Ebola au Mali », a affirmé le ministre de la Santé et de l’hygiène publique Ousmane Koné. Une information confirmée par le docteur Ibrahim Socé Fall, chef de la Mission des Nations Unies pour la lutte contre Ebola (Unmeer) au Mali.« Désormais les voyageurs et les marchandises en provenance ou à destination du Mali ne doivent plus faire l’objet de traitement particulier à l’étranger », a ajouté M. Koné. Le Mali est le troisième pays d’Afrique de l’Ouest à sortir de l’épidémie, après le Sénégal le 17 octobre (cas unique, guéri) et le Nigeria le 20 octobre (20 cas dont huit morts). En Afrique centrale, la République démocratique du Congo (RDC) a connu une flambée distincte d’Ebola terminée le 15 novembre (49 morts).
←Le ministre de la Santé et de l’hygiène publique, Ousmane Koné
Le Mali a connu son premier cas confirmé d’Ebola le jeudi 23 octobre 2014 à Kayes. Une fillette de deux ans, arrivée à Bamako en provenance de la Guinée le lundi 20 octobre après les funérailles de son père, en compagnie de sa grande mère, était infectée. Après une escale de quatre heures dans une famille, la fille et sa grande mère sont reparties à bord d’un bus à Kayes où elles sont arrivées le lendemain 21 octobre. Dès que les symptômes de la fièvre se sont manifestés, le mardi sa famille l’a admise d’abord dans une clinique puis à l’hôpital régional comme cas suspect.
Cinq morts. Les équipes dépêchées à partir de Bamako pour renforcer les services régionaux ont effectué les prélèvements nécessaires puis procédé aux analyses d’échantillons qui se sont avérés positifs. La fillette a été immédiatement prise en charge. Les dispositions immédiates ont été prises, dès le jeudi, pour identifier la famille hôte à Bamako, les compagnons de voyage de la fillette et de sa grand-mère, le personnel médical de premier contact, le voisinage du domicile à Kayes. Toutes ces personnes ont été prises placées sous surveillance stricte. Le véhicule de transport a été également retrouvé et désinfecté. Malgré les dispositions prises la fillette décédera le vendredi 24 octobre. D’autres cas suivront dont un patient guinéen, un infirmier de la clinique pasteur… Au total, sur sept cas confirmés, cinq sont décédés et deux ont été guéris.
« Le Mali a gagné une bataille, il revient à tous de préserver ce résultat en renforçant les pratiques par lesquelles nous y sommes parvenus », a avertit le ministre Koné. Il invité la population à garder et à pratiquer les mesures d’hygiène élémentaires et les comportements protecteurs recommandés, notamment : se laver les mains au savon ou à l’eau de javel ; éviter les poignets de mains et les accolades ; signaler aux services de santé tout cas suspects de maladie à virus Ebola ou de décès inexpliqués en utilisant les numéros verts; évier les déplacements dans les zones en épidémie ; éviter la viande de brousse et les cadavres d’animaux sauvages.
Car comme l’a dit le chef de l’Etat Ibrahim Boubacar Keïta dans sa réponse aux vœux du corps diplomatique : « Le Mali n’est pas totalement à l’abri des risques, tant que cette épidémie ne sera pas vaincue à nos frontières du sud». L’épidémie de maladie à virus Ebola, qui sévit depuis un an en Afrique de l’Ouest et a déjà tué près de 8 500 personnes notamment en Guinée, Sierra Leone et Liberia.
Ahmadou DIALLO