France : cinq sites internet prônant l’apologie du terrorisme bloqués
Le ministre français de l’Intérieur Bernard Cazeneuve, le 15 mars 2015, à Paris.
C’est une première en France : cinq sites internet prônant l’apologie du terrorisme ont été bloqués, annonce lundi le ministère de l’Intérieur.
Cinq sites internet prônant l’apologie du terrorisme ont été bloqués sur décision administrative, a annoncé lundi 16 mars le ministère de l’Intérieur. Ces blocages sont une première, mais cette disposition est entrée en vigueur depuis plus d’un mois. « Les cinq premiers sites sont tous animés par des groupes répertoriés par les services de renseignement et font tous l’apologie du terrorisme », explique-t-on au ministère. La journaliste de France 2 Audrey Goutard précise qu’outre ces cinq sites, l’accès à cinq sites pédophiles a également été bloqué. « Comme il n’y avait pas d’hébergeur, il a suffi de demander au fournisseur d’accès : du coup, les connexions sont en partie bloquées », selon la journaliste.
Les sites bloqués pour apologie du terrorisme sont mis en cause pour avoir publié des vidéos de propagande du groupe Etat islamique et des discours de leur chef Abou Bakr al-Baghdadi, sur la nécessité et l’incitation au terrorisme. Le principal blog de diffusions de vidéos d’exécutions Al Hayat Media est notamment concerné.
Sont également visés des sites comme Jihadmin.com, qui permet de télécharger des publications de l’EI, ou islamic-news.info. Dans ce dernier cas, la page d’accueil affichait dimanche une main rouge, accompagnée d’un message du ministère de l’Intérieur : « Vous avez été redirigé vers ce site officiel, car votre ordinateur allait se connecter à une page dont le contenu provoque (…) des actes de terrorisme ou fait publiquement l’apologie d’actes de terrorisme ». L’hébergeur, désormais, a totalement supprimé le site.
Ces blocages sont prévus par la loi du 13 novembre 2014 qui renforce la lutte contre le terrorisme. Le ministère adresse d’abord une demande de retraits des contenus illicites. Si l’éditeur et l’hébergeur d’un site ne répondent pas aux demandes de retrait de l’Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l’information et de la communication, les fournisseurs d’accès à internet sont alors notifiés pour bloquer l’accès. Il s’agit d’un blocage administratif, sans l’intervention d’un juge, ce qui laisse le ministère de l’Intérieur seul juge des critères justifiant une telle mesure.
Le ministère de l’Intérieur a l’intention d’accentuer le rythme des blocages dans les mois à venir. Une liste contenant jusqu’à 50 noms de plateformes aurait été transmise à l’Unité de coordination de la lutte antiterroriste. Mais cette mesure pourrait viser plusieurs centaines de sites signalés par les services de renseignement, indique le ministère. Le blocage administratif est un procédé qui fait débat, et ne semble pas forcément complètement efficace. En effet, certains des sites internet bloqués ne le sont pas sur Facebook. Ainsi, les administrateurs peuvent continuer à faire vivre leur page sur le réseau social.
Avec AFP