France : majorité absolue pour Macron
Le second tour des élections législatives 2017 a consacré la victoire du mouvement La République en Marche du président Emmanuel Macron, qui devrait obtenir, en incluant le Modem, 361 sièges à l’Assemblée nationale.
Les électeurs ont confirmé le vote du premier tour, mais sans l’amplifier. Le parti d’Emmanuel Macron, La République en marche, a obtenu, dimanche 18 juin, la majorité absolue à l’Assemblée nationale, au second tour des élections législatives. Avec 355 sièges de députés, selon notre estimation Ipsos/Sopra Steria*, l’alliance LREM-MoDem ne réalise cependant pas la razzia qui lui était promise. L’alliance Les Républicains-UDI obtient 125 sièges, les socialistes et leurs alliés, 49. La gauche radicale (PCF et La France insoumise) remportent 30 sièges, et le Front national, 8. Les autres formations politiques se partagent les 10 sièges restants.
Dans le détail, les 355 députés de la nouvelle majorité se décomposent en 311 sièges pour LREM et 44 pour le MoDem. A droite, la chute est moins sévère que prévu pour Les Républicains, qui passent de 192 à 101 députés. Les centristes de l’UDI obtiennent 17 sièges et pourront donc conserver un groupe parlementaire, dont la création requiert un minimum de 15 membres. Sont également élus sept députés divers droite.
Laminé dans les urnes, le PS ne compte plus que 34 députés dans le nouvel Hémicycle, contre 270 dans le précédent. Deux radicaux de gauche et 13 divers gauche sont élus. Le PCF (11 députés) et La France insoumise (19) franchissent aisément la barre des 15 députés.
Avec cette large majorité, Emmanuel Macron va désormais pouvoir gouverner les mains libres. « Cela nous évite de nous retrouver dans la main de François Bayrou », glisse un proche d’Emmanuel Macron à franceinfo. Alors que la gauche et la droite se sont inquiétées, durant la campagne, du risque démocratique que ferait peser une majorité omnipotente, le chef de l’Etat a réfuté ces craintes. « Ce risque d’absolutisme n’est pas ce qui nous guette. Ceux qui portent ce procès ne sont pas forcément légitimes », a-t-il fait savoir, par la voix du porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner.
Loi de moralisation, état d’urgence et Code du travail au menu cet été
Les députés pourront juger sur pièces dès cet été, puisque l’Assemblée nationale siégera en session extraordinaire à partir du 4 juillet, date à laquelle le Premier ministre, Edouard Philippe, prononcera son discours de politique générale, et jusqu’au 4 août au moins.
La loi de moralisation de la vie publique sera le premier texte important examiné par les députés, dès leurs premières semaines de mandat. Avant le 15 juillet, les parlementaires seront également invités à proroger l’état d’urgence jusqu’au 1er novembre. Autre chantier phare, la réforme du Code du travail sera édictée par ordonnances cet été par le gouvernement. Pour ce faire, les députés seront appelés à voter une loi d’habilitation fin juillet.
Mais avant de se plonger dans les dossiers, les députés nouvellement élus devront se partager les postes à responsabilité dans l’Hémicycle. Le président de l’Assemblée nationale sera élu lors de la séance inaugurale, le 27 juin. Le lendemain, les députés désigneront les vice-présidents, les questeurs et les secrétaires. Puis, le 29 juin, les présidents des huit commissions permanentes seront désignés. Le travail parlementaire pourra alors commencer, dès la semaine suivante.
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