François Hollande veut aller plus loin dans le gouvernement économique de la zone euro
Le président français François Hollande lors d’une interview télévisée, au palais de l’Elysée, à Paris, le 14 juillet 2015
François Hollande a répondu à la traditionnelle interview du 14 juillet. Au programme : Accord européen sur la Grèce, nucléaire iranien, questions de sécurité et manque de résultats en matière économique et sociale…
Son quatrième défilé, son quatrième entretien du 14 juillet. Après avoir assisté à la parade militaire 2015 sur les Champs-Elysées – marqué par la présence du Raid, du GIGN et de la BRI – François Hollande a répondu en trois quarts d’heure chrono aux questions de David Pujadas et Claire Chazal, en direct sur France 2 et TF1. Accord européen sur la Grèce, nucléaire iranien, questions de sécurité… Que faut-il retenir de cette interview ?
Président « audacieux », dit-il. François Hollande s’est posé en président « audacieux », mettant en avant son rôle dans l’accord sur la Grèce et sa détermination à protéger les Français face aux crises et à la menace terroriste. « Je ne dis pas que c’est la France qui a gagné » mais elle a « occupé toute sa place », joué « tout son rôle » pour éviter une sortie d’Athènes de la zone euro, a affirmé FrançoisHollande au lendemain de cet accord, soulignant que la chancelière allemande Angela Merkel avait eu « un moment d’interrogation » en envisageant un « Grexit ».
A l’offensive, François Hollande a « proposé qu’on aille plus loin dans le gouvernement économique de la zone euro », proposant l’instauration d’« un budget de la zone euro ». « L’humiliation c’eût été de chasser » la Grèce, a-t-il aussi déclaré, alors que les conditions pour le maintien de ce pays dans la zone euro sont extrêmement contraignantes. Les réformes prévues doivent permettre aux Grecs de « retrouver de la croissance », a affirmé le chef de l’Etat.
« Nous sommes mobilisés et je ne veux pas que les Français aient le moindre doute sur le dispositif mis en place », qui sera « maintenu tout au long des prochains mois », a assuré le chef de l’Etat, interrogé sur la menace terroriste en France, six mois après les attentats de Paris et quelques semaines après celui de Saint-Quentin-Fallavier. « Rien ne sera relâché », « 10.000 militaires seront maintenant sur le territoire » en plus des policiers et des gendarmes, soit un effectif total de 30.000, a-t-il dit.
Sollicité sur les propos controversés de son Premier ministre, Manuel Valls, fin juin sur une « guerre de civilisation » contre l’islamisme radical, Hollande a nuancé, soulignant « nous sommes face à des groupes qui veulent mettre en cause les civilisations, toutes les civilisations » et « les premières victimes sont musulmanes ».
Par ailleurs, François Hollande a estimé que l’accord « très important » conclu sur le nucléaire iranien dans la nuit de lundi à mardi, au terme de 21 mois de négociations, était la preuve que « décidément le monde avance ».
« S’il n’y a pas de baisse du chômage, je ne me représenterai pas ». A 22 mois de la fin de son mandat, François Hollande, toujours très impopulaire et en panne de résultats sur le front économique et social, a admis que même si la croissance « est là », elle est encore « trop faible ». Selon l’Insee, elle doit être de 1,2 % en 2015.
Le chef de l’Etat a promis d’activer tous les « facteurs de croissance ». Les décrets de la loi Macron, que le gouvernement veut décisive pour relancer l’économie, seront « pris pour l’été », ce qui va « libérer un certain nombre d’activités », a-t-il indiqué.
Sur le plan politique, à cinq mois des régionales de décembre, dernier test électoral avant la présidentielle, François Hollande, déjà lancé dans une précampagne qui ne dit pas son nom pour 2017, s’est toutefois refusé « à annoncer quelque candidature que ce soit ».
Face aux crises internationales et aux difficultés économiques, « si je pensais à l’élection présidentielle, je serais à côté du sujet », a-t-il considéré réaffirmant qu’il entendait être jugé « sur les résultats ». « S’il n’y a pas de baisse du chômage, je ne me représenterai pas », a-t-il rappelé, « c’est un principe de responsabilité ».
Quant à son challenger Nicolas Sarkozy, déjà en lice pour 2017 et qui multiplie les attaques contre lui, il l’a balayé d’un revers de main : « j’ai suffisamment de sujets à traiter, celui-là n’est pas sur ma table de travail ».