IBK et la justice française
Les dernières révélations de Mediapart lèvent le voile sur les relations incestueuses entre IBK et le corse Michel Tomi.
Le président malien Ibrahim Boubacar Kéïta (IBK) est dans le collimateur de la justice française. Et malgré les graves accusations de Mediapart, il se mure dans un silence assourdissant confortant ainsi les soupçons de corruption qui pèsent sur lui.
IBK ne finira jamais de foutre la honte au Mali. Les dernières révélations du site d’information indépendant Mediapart « Deux présidents africains écoutés par la justice française » lèvent le voile sur les relations incestueuses entre l’homme d’affaires corse Michel Tomi, maintes fois condamné par la justice française, appelé «le parrain des parrains » et le président malien IBK (voir encadré). Pourtant l’année dernière lorsque l’affaire est parue dans la presse française, le chef de l’Etat malien était monté au créneau pour démentir. Gravement mis en cause par un article du quotidien français « Le Monde » l’accusant d’avoir été financé par Michel Tomi, le chef de l’Etat malien avait sérieusement envisagé de porter plainte pour diffamation. Il n’en a finalement rien fait.
Démenti formel. Fin mars 2014, le quotidien français « Le Monde » a publié une enquête sur l’homme d’affaires français Michel Tomi – lequel a été mis en examen par la suite pour entre autres « corruption d’agents étrangers » et « blanchiment aggravé » – qui révèle une collusion d’intérêts avec IBK. Interrogé par le journal Jeune Afrique le 3 mai 2014 au palais de Koulouba à Bamako, le président Ibrahim Boubacar Keita avait personnellement opposé un démenti catégorique.
« J’ai rencontré Michel Tomi par l’intermédiaire du défunt Omar Bongo Ondimba, dont il était très proche. C’était ici, à Bamako, en 1995. Bongo était venu nous rendre visite et Tomi l’accompagnait. J’étais alors Premier ministre. Depuis lors, Michel Tomi est resté mon ami. Mais jamais, au grand jamais, il n’a été question d’argent entre nous », avait répondu de façon péremptoire IBK.
←Michel Tomi (lunettes noires)
Soyons précis, avait rétorqué le journaliste François Soudan, Michel Tomi a-t-il réglé la note d’hôtel de vos séjours à Paris, avant et après votre élection ?« Faux. Je détiens les factures qui le prouvent », avait répliqué IBK.
A-t-il payé et accompagné votre déplacement privé à Marseille, pour raisons de santé, en décembre 2013 ?, avait encore demandé le journaliste. La réplique d’IBK reste le même : « Faux. Je suis allé à Marseille à mes frais, en avion privé loué. Puis de l’aéroport directement à l’hôpital Clairval, pour une infiltration. C’est la police française qui est venue m’accueillir au pied de l’avion et qui m’a escorté au retour. À moins d’imaginer que les policiers marseillais et le professeur Ange Vincentelli, qui m’a soigné, sont des hommes de Tomi, dire que j’ai été « pris en main » par ces derniers est tout simplement grotesque ».
Écoutes téléphoniques. Incidemment écouté par les policiers français qui s’intéressaient à Michel Tomi, le président malien se révèle comme dispendieux et peu soucieux du sort du pays. «Alors que le Mali est classé parmi les pays les plus pauvres du monde en plus de connaître la guerre et le terrorisme, les écoutes Tomi dans lesquelles apparaît IBK montrent un président malien obsédé par la satisfaction de ses besoins dispendieux… », écrivent les journalistes de Mediapart, Fabrice Arfi et Ellen Salvi qui ont eu accès à la transcription des écoutes.
Selon eux beaucoup de conversations entre Tomi et IBK tournent autour de l’aviation de luxe. « D’abord au sujet d’un jet privé Bombardier Global Express, propriété du groupe de Michel Tomi, que la présidence malienne loue pour un million d’euros « alors même que l’État malien semble disposer d’un avion présidentiel », s’étonnent les enquêteurs de l’Office anti-corruption dans un rapport de synthèse de mars 2014 ».
Toujours selon Mediapart : Les policiers soulignent d’ailleurs dans le même rapport de synthèse «l’influence» de Tomi exercée sur IBK, de telle sorte que quand deux ministres du gouvernement malien s’opposent à l’achat de l’avion pour des raisons de bonne gestion, « Michel Tomi en est informé et contacte immédiatement le président malien, lui demandant d’appeler ses ministres ». « Le soir même, le président malien prend attache avec Tomi pour l’informer qu’il a contacté son ministre de l’économie et que la signature de la vente de l’avion ne pose aucun problème », notent, sidérés, les enquêteurs.
Des révélations qui confortent les informations parues dans « Le Monde », le 28 mars 2014, accusant le président malien d’avoir été financé par l’homme d’affaires corse Michel Tomi. Le soir même, la présidence avait diffusé un communiqué démentant fermement ces informations. « Cet article vise à salir l’honneur d’un homme, Ibrahim Boubacar Keïta, dont les valeurs d’intégrité et de rigueur morale n’ont jamais été remises en cause, et ce par qui que ce soit », affirmait le document, précisant que le chef de l’État avait « pris l’attache d’avocats malien et français, afin d’étudier toutes les suites judiciaires possibles, y compris en termes de mesures urgentes et à titre conservatoire. »
IBK avait chargé ses avocats malien, Me Mamadou Konaté, et français, Me Pierre-Olivier Sur et Me Éric Moutet, d’examiner les recours judiciaires possibles contre le quotidien français. Sans donner d’explications IBK ne déposera aucune plainte contre « Le Monde ». Et depuis les révélations de Mediapart, il se mure dans un silence assourdissant confortant ainsi les soupçons de corruption qui pèsent sur lui.
Ibrahim CISSE
vive IBK à BAS LES APATRIDES ?LES MALIENS PATRIOTES VOUS SOUTIENNENT NUIT ET JOUR ;rien à craindre monsieur le président IBK;