IBK : « je dis à ce petit monsieur Dramé qu’il est temps d’arrêter d’attenter à la République ».
VERBATIM DÉCLARATION DU PRÉSIDENT IBK DIMANCHE 25 OCTOBRE 2015 À L’AÉROPORT DE BAMAKO SÉNOUBissimilahi Ramani Rahimi Chacun le comprendra bien, mes premiers mots seront de remerciements, de gratitude à l’endroit de ce grand peuple qu’est le peuple français, à son Chef d’État, le Président de la République française, le Président HOLLANDE et à toutes les autorités françaises qui ont organisé de manière fabuleuse, ma visite d’État. Ensuite, on le comprendra également aisément que je dise ma sympathie à l’endroit de ce peuple, de ce pays-là, par rapport à ce qui est advenu à Libourne. Ces 43 personnes âgées qui ont perdu la vie hélas, dans un accident de bus. Cela vous le savez m’a beaucoup touché, très ému. Je tiens ici à le dire à la République française ; à mon ami François Hollande, notre totale sympathie. Je le dis encore une fois en grec, sympathie c’est « sympatheia » (ndlr ; du grec syn, avec pathos, souffrance.) : souffrir ensemble ; et c’est cette sympathie-là que je voulais dire en votre nom à tous. La Visite d’État dans des relations bilatérales est une étape importante. Celle que nous venons de vivre, chacun l’aura compris, chacun l’aura suivie, aura été de belle facture, de très belle facture. Rien n’a été fait à la baisse. Tout a été en ordre parfait, tel que savent le faire les autorités françaises qui, héritiers d’une République, d’un Empire, savent le cérémonial, comment l’organiser, comment le mettre en musique et faire en sorte que l’hôte que l’on veut honorer, le soit. Chaque Malienne, chaque Malien, aura vibré avec moi sous la voûte de l’Arc de Triomphe. Quand nous avons entendu, la Bamakoise avec émotion, avec expertise, compétence inégale, chacun d’entre nous, chacune d’entre nous a senti que là passaient vraiment des sentiments profonds de patriotisme, d’amour pour le Mali ; des sentiments qui ont inspiré notre père Seydou Badian et les autres, qui nous ont pris à la gorge. Nous eussions aimé que les nôtres fussent capables d’une telle compétence dans l’exécution de l’Hymne national du Mali. Seul bémol, nos compatriotes qui étaient là, qui étaient sur le trottoir du côté de Drugstore, pour ceux qui connaissent Paris et les Champs Elysées, n’ont pas attendu la fin, que soit entonnée et entamée la Marseillaise pour se mettre à manifester leur joie. Mais ça n’a pas gâché la cérémonie et toute la solennité. Ensuite, cette descente des Champs Élysée où ce n’était pas IBK, mais le Mali. Le Mali entouré de cette centaine de chevaux, de cette centaine de motards, c’est le Mali qui était glorifié. Ce Mali résiliant, ce Mali qui a montré au monde que l’on peut dire NON à la barbarie, que l’on peut être digne face à l’ignominie et face à ce que l’on veut vous imposer d’ignominieux, de monstrueux, rester digne, droit, tel qu’il sied à un peuple de tout de noblesse, tout pétri d’historicité, sachant son HIER confiant en son DEMAIN. Ce peuple du Mali aura été fabuleusement à l’honneur à Paris, tout au long de cette de visite c’est lui qui était là. Je remercie encore une fois François HOLLANDE pour avoir su le dire, peut être mieux que moi, quand nous avons fait l’échange de toasts à l’Élysée où il avait tenu, suprême délicatesse, à convier tout le Paris des Maliens, des arts, de la culture, du sport et de l’Intelligencia. Soirée merveilleuse, où l’on n’en a pas en mémoire à l’Élysée. Nos artistes ont fait merveille, Amadou et Mariam, Toumani DIABATE et sa Kora, Oumou SANGARE pour ne citer que ceux-là. Tout cela était pure merveille. Quand les grandes choses arrivent, on prie Allah Soubahana Wat’Allah qu’il vous investisse d’humilité pour les accueillir comme elles sont, sans excès de triomphalisme, sans aucune espèce d’exagération dans la mesure. Seule la mesure convient à la dignité ; seule, elle est noble. Vous pensez bien je ne pouvais pas aller à Paris, m’en revenir, sans m’entretenir avec les Maliens. Pourquoi j’ai souhaité qu’au-delà des deux jours de visite d’Etat, je puisse faire deux jours de séjour privé, lesquels m’auront permis d’aller en la Mosquée de Paris prier avec les musulmans de France. L’accueil du Doyen Dahlil Boubakeur est dorénavant en mémoire. Ensuite les Maliens de France que nous avons reçus hier après-midi, avec lesquels nous avons échangé. Nous avons dit le pays, nous avons dit quel cap nous avons franchi, à quelle étape nous étions, salués par tout notre peuple. Tout notre peuple qui pense au Mali, qui ne vit pas en gérant des mesquineries politiciennes, par rapport auxquelles j’ai été très clair. Démocrate je suis, un combat de plus d’un demi de siècle me permet de la dire tout haut. Je sais qui est qui dans ce pays. Ce n’est pas n’importe quel Jacques qui va m’apprendre le « LA ». Je tolère que l’on ne soit pas d’accord avec IBK, mais que l’on fasse tord au Mali, NON ! On a essayé de saboter ce voyage. Monsieur Dramé a fait le voyage pour aller publier des tracts à Paris contre l’Accord, déformant les faits à souhait. Mais je dis à ce « Petit monsieur » qu’il est temps d’arrêter. Qu’il est temps d’arrêter d’attenter à la République. Il y a des lois, il y a des règles en démocratie. Je suis le Chef de l’État, pour tous ceux qui viendraient à l’oublier, je le dis haut et fort : le Capitaine du bateau a la barre en main, il la tient fermement et nul ne l’ébranlera. Cela dit je pense que nos compatriotes de Paris n’ont pas été dupes, ils ont parfaitement compris et je puis dire qu’ils sont à l’unisson de notre ensemble national. L’Accord de Paix n’est pas la panacée. Il n’est pas la solution extraordinaire. Non ! on n’a jamais dit ça. Mais au moins il ouvre la voie à une paix durable, soutenable, et attendue par les Maliens. Quand on sait les affres de la guerre, et j’ai vu à Douaumont, j’ai vu dans la plaine de Douaumont où la recherche de mon arrière grand-père était peine perdue ; il est de ceux qui n’ont pas été retrouvés… J’ai prié devant les stèles musulmanes. Devant chacune d’elles, j’ai récité la Fatiha. Ce sont des tombes devant lesquelles la Fatiha a été lue globalement, mais pas de manière intime. Chacune de ces tombes méritait qu’intimité fut créée entre elles les autorités maliennes du moment que je suis. On m’a dit : président, la Fatiha tombe par tombe ça va vous fatiguer, il faut la faire globalement. Mais j’ai tenu à la faire. Je l’ai fait tombe par tombe. Il y avait des inconnues aussi, peut-être l’une d’elles est celle du Vieux Mandingue, qui sait ! Donc un grand moment d’émotion, à l’ossuaire. Tout cela pour vous dire que la France a su faire les choses telles qu’elles devaient être faites. Et telle qu’elles devaient symboliser mon sujet de conférence à la Sorbonne : «de Verdun à Serval, une longue tradition de solidarité d’amitié et de fraternité féconde ». Tel est le sujet libre que mes maîtres en Sorbonne m’avaient laissé choisir. Elle fut courue cette conférence. Outre nos invités, il y avait là les professeurs, tous les Maliens de France amoureux de choses de l’intellect qui avaient souhaité venir nous écouter et nous entendre. J’ai passé la un grand oral qui a rappelé d’autres grands oraux. D’ailleurs j’ai dit en terminant qu’on peut là comprendre l’angoisse de l’impétrant qui sait les affres de l’attente dans salle Louis Liyard. La Salle Louis Liyard est la salle en salle en Sorbonne où l’on soutient les thèses. Donc tout cela a été rondement et bien mené et nous voici par la grâce d’Allah (SWT) de retour. C’est à Dieu, à lui seul que vont nos remerciements et à ceux qui nous fait un honneur aussi insigne. Bien entendu, je voudrais profiter de votre antenne pour remercier chaleureusement tous ceux-là, toutes celles-là qui ont bien voulu faire le déplacement à Sénou, pour nous prouver leur affection, leur bonheur de nous accueillir et surtout combien tous sont heureux de l’honneur immense fait à la République du Mali. Que tout le monde trouve ici, ma reconnaissance la plus parfaite. Merci |
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