Jean-Yves Le Drian à Bamako dès lundi
Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, se rendra lundi au Mali pour soutenir l’accord de paix.
Le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian se rendra à Bamako lundi 22 juin pour soutenir l’accord de paix signé pour le nord du pays.
L’entourage du ministre des Affaires étrangères a fait savoir que ce dernier se rendrait à Bamako ce lundi pour soutenir l’accord de paix conclu ce samedi entre la rebellion et le camp gouvernemental.
Au-delà du cas grec, il faudra aussi garder un oeil lundi sur ce qui se passera du côté de Bamako. Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, se rendra lundi au Mali pour soutenir l’accord de paix signé samedi dans la capitale pour le nord du pays, a-t-on annoncé dans son entourage. Le ministre « y va pour marquer la présence et le soutien de la France à cet accord, indispensable au retour de la paix et du développement au Mali », a-t-on souligné. « Après avoir gagné la guerre contre les groupes terroristes, il faut gagner la paix ».
La rébellion à dominante touareg du nord du Mali a signé samedi l’accord de paix entériné le 15 mai par le camp gouvernemental et la médiation internationale, censé aider à tourner définitivement la page du jihadisme dans cette partie du Sahel.
« Un exemple de méthode militaire ». L’accord vise à instaurer une paix durable dans le nord du Mali, qui a connu une série de rébellions touareg depuis les premières années d’indépendance du pays, en 1960. En 2012, cette vaste région a été transformée en sanctuaire et en base d’opérations jihadiste, jusqu’au lancement par la France de l’opération Serval en janvier 2013. « Avec Serval, l’opération des Nations Unies et de l’Union européenne, le retour de la démocratie et maintenant ces accords de paix, la boucle est bouclée au Mali. C’est un exemple de méthode militaire et politique réussie dans la résolution d’une crise », a-t-on ajouté de même source au ministère de la Défense.
Jean-Yves Le Drian Le Drian rencontrera le président malien Ibrahim Boubacar Keïta à Bamako ainsi que les soldats français déployés dans le nord du Mali dans le cadre de l’opération Barkhane. Il saluera aussi « les efforts engagés par la médiation algérienne » pour aboutir à cet accord. La force Barkhane, présente sur cinq pays du Sahel (Mali, Mauritanie, Niger, Tchad, Burkina Faso), va « poursuivre ses efforts contreterroristes » dans la région, a-t-on également souligné.
Le sud malien, nouvelle cible des islamistes armésLes djihadistes maliens ont sans doute voulu montrer leurs capacités. Mardi, pour la première fois, l’extrême sud du pays a été le théâtre d’une attaque, qui a fait un mort et deux blessés parmi les forces de l’ordre. Jusqu’alors, les assauts des islamistes étaient restés cantonnés au nord et au centre du Mali. Les circonstances précises de cette attaque demeurent peu claires. Selon des sources locales, les assaillants, une vingtaine d’hommes arrivés en moto, seraient entrés dans Misseni peu avant deux heures du matin. Ils se seraient d’abord emparés de la gendarmerie de ce gros bourg d’environ 15 000 habitants situé à la frontière avec la Côte d’Ivoire, avant d’attaquer la caserne au cri d’ «Allah Akbar». La dizaine de soldats qui y étaient stationnés ont vite cédé le terrain, faute de munitions. Un gendarme a été tué et deux autres blessés. Selon l’armée malienne, les djihadistes ont ensuite monté le drapeau d’Ansar Dine un groupe salafiste armé touareg, sur la ville et brûlé trois véhicules des forces de l’ordre. Ces incendies visaient sans doute à empêcher une éventuelle poursuite alors que les miliciens islamistes se repliaient avant l’aube. Faire capoter l’accord. Au Mali, ce raid, si loin des bases habituelles des insurgés, a surpris. «Cela ne devrait pas avoir lieu. Ce type d’action risque de se multiplier jusqu’au 20 juin, date de la signature de l’accord de paix entre Bamako et la rébellion touareg, que les djihadistes tentent de faire capoter», souligne un diplomate. Le texte vise en effet à isoler les salafistes armés du nord du Mali en les coupant des populations et de la majorité des groupes locaux. Pour un spécialiste malien de ces mouvements islamistes, l’attaque de Misseni est sans doute à mettre au crédit des Forces de libération du Macina. Essentiellement Peul, ce petit groupe d’extrémistes a commencé à se signaler en janvier dans le centre du pays, autour de Mopti, et a déjà revendiqué deux raids. Il est dirigé par Hamadoun Koufa, un prédicateur radical de la région et prétend restaurer le califat de Macina, un empire peul du XIXe siècle. L’homme s’était fait remarquer en janvier 2013 en accueillant à Kona les troupes d’Ansar Dine du chef touareg Iyad ag Ghaly. C’est cette même attaque sur Kona qui devait déclencher l’offensive française au Mali. Hamaoudoun Koufa est depuis de longues années un proche de Iyad ag Ghaly. «Les hommes de Koufa sont les premiers suspects car ce sont leurs méthodes et que l’on n’image pas des Touaregs préparer ce raid, ce qui demande du temps, sans se faire repérer», souligne l’expert. Ce dernier souligne que la Dawa, un groupe de prédicateurs islamistes un temps fréquenté par Iyad ag Ghaly, a été très active à Sikasso, la grande ville voisine.
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