La dernière phase négociations de paix
Une délégation de la Coordination des mouvements de l’Azawad lors des négociations à Alger.
Le gouvernement malien et les groupes armés entament demain 11 février l’ultime phase des négociations de paix qui ont commencé il y a huit mois sous les auspices de l’Algérie. « Nous avons l’assurance que les responsables des groupes armés seront présents cette fois contrairement aux précédents rounds au cours desquels ils se faisaient représenter par des personnes qui ne pouvaient prendre aucune décision», a déclaré hier lors d’une conférence de presse Abdoulaye Diop, ministre des Affaires étrangères et chef de la délégation malienne aux négociations. « La délégation gouvernementale va en Alger avec un esprit constructif, un grand sens de responsabilité avec le souci de préserver les intérêts du pays », a-t-il assuré. Car pour lui, le projet d’accord proposé par la médiation « préserve le respect de l’intégrité territoriale, de la souveraineté nationale du pays, du caractère laïc et républicain, de même que la forme unitaire de l’Etat malien ». Le ministre Diop reconnait, tout comme une partie de l’opinion malienne, que le projet d’accord est loin d’être parfait. Certains aspects qui risquent de particulariser les régions du nord ou des ethnies sont à corriger pour éviter toute partition de fait du pays.
Cependant, le projet d’accord prévoit une réelle autonomie pour le nord du pays, mais rejette la notion de fédéralisme soutenue et revendiquée par la coordination des Mouvements de l’Azawad. Une coordination qui se dit prête aujourd’hui à des concessions pour obtenir un accord de paix satisfaisant pour les populations du Nord. « La Coordination des mouvements de l’Azawad est prête à opérer tous les efforts nécessaires pour arriver à une paix juste et équitable », a affirmé Mossa ag Attaher porte-parole du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA).
Tout porte à croire que l’on s’achemine cette fois-ci vers la signature d’un accord de paix entre le gouvernement malien et les mouvements armés du nord qui sont en discussions depuis le mois de juillet. « J’assure ici, le Mali retrouvera son intégrité territoriale, le moment est proche », avait déclaré le président français François Hollande lors de la 5eme conférence de presse de son mandat le jeudi 5 février.
Ibrahim CISSE