Le CESC à l’écoute des Maliens de France
De gauche à droite : les membres du CESC Yacoubou Dembélé, Birama Fall, Boulkassoum Haïdara et le vice consul Bakary Doumbia lors du recueil des attentes, des besoins et des problèmes de la diaspora malienne en France.
Les Maliens de France ont abordé des sujets aussi diverses que les difficultés administratives, les problèmes de développement des villages d’origines, la question migratoire, l’épargne et les investissements au bercail.
Le hall du consulat général du Mali a servi de cadre, le samedi 21 novembre, à la rencontre entre les Maliens de France et une délégation du Conseil économique, social et culturel (CESC), conduite par son président Boulkassoum Haïdara et comprenant Cheikna Barry secrétaire général du CESC, Birama Fall membre du CESC et de la Commission Education, Culture et Communication, et Yacoubou Dembélé membre du CESC et de la Commission Sciences Techniques et Environnement.
Malgré les intempéries (pluie et froid), les Maliens ont massivement fait le déplacement pour faire savoir les difficultés auxquelles ils sont confrontés.
Reformes. Selon M. Haidara en plus de donner son avis sur toutes les questions importantes de la nation, le Conseil Économique, Social et Culturel a pour mission de « collecter et de rédiger, à l’attention du Président de la République, du Président de l’Assemblée nationale et du Premier ministre le recueil annuel des attentes, des besoins et des problèmes de la société civile avec des orientations et des propositions ». Et c’est dans ce cadre que se situe la rencontre avec les Maliens de France. Une rencontre qui intervient après celle des Maliens de l’Espagne et les recueils des attentes des populations de Koulikoro, Sikasso, Ségou et Kayes.
Elu pour cinq ans, il y a six mois (le 20 avril), le président de la 8e institution de la République a affirmé commencer son mandat par la relecture des textes constitutifs du Conseil économique, social et culturel qui étaient vieux de plus de vingt ans. Mais, il entend désormais impliquer les différents départements ministériels en leur adressant des parties du « recueil annuel » qui les concernent. Et afin d’avoir un suivi régulier le recueil annuel fera désormais l’objet d’une synthèse d’évaluation de ce que le gouvernement a pu faire. Des innovations saluées par les Maliens de France et qui rendront plus efficientes les actions du CESC.
Les débats qui se sont déroulés en présence du vice consul du Mali en France, Bakary Traoré et des représentants du Haut conseil des Maliens de France étaient très animés.
Après avoir observé une minute de silence, à la mémoire des victimes de l’attaque terroriste de l’hôtel Radisson Blu de Bamako du 20 novembre, les Maliens de France ont abordé des sujets aussi diverses que les difficultés administratives (rapports avec le consulat et l’administration française), les problèmes de développement des villages d’origines, la question migratoire, l’épargne et les investissements.
Attentes. La plupart des intervenants ont mis l’accent sur les difficultés d’obtention du passeport au seul consulat malien en France où les délais peuvent aller à trois mois, voire six mois. Une situation qui pénalise les Maliens dans la mesure où le passeport est le principal document demandé par l’administration française pour obtenir ou renouveler un titre de séjour, faire certaines opérations bancaires ou voyager… D’une manière générale les usagers se plaignent du manque de professionnalisme des agents consulaires. Certains ont préconisé l’ouverture d’un second consulat pour obtenir un traitement diligent des dossiers.
Les difficultés d’obtention des cartes NINA issues du Recensement administratif à vocation d’état civil (Ravec) constitue aussi une préoccupation majeure pour les Maliens de France. Mais beaucoup se sont préoccupés des entraves qui les empêchent d’investir au bercail, de l’état des routes, de la corruption ambiante et de l’insécurité récurrente. Cependant, Yacoubou Dembélé a été vivement ovationné dans la salle, car les Maliens de France ont tenu à le remercier pour ses multiples réalisations dans les villages avant même d’être membre du CESC.
Certains ont évoqué la réunion de Malte – où une cinquantaine de chefs d’Etat africains et européens se sont retrouvés pour discuter de la crise migratoire, le 11 novembre dernier – comme un moyen permettant de faire un traitement discriminatoire entre réfugiés (bienvenus) et migrants économiques (à reconduire à la frontière). Ils ont exhorté le gouvernement malien à ne signer aucun accord qui puisse permettre l’expulsion d’un malien sans son accord. Une allusion au laissez-passer européen que certains pays tendent insidieusement à mettre sur place.
Pendant plus de trois heures d’horloge, M. Haïdara et sa délégation ont écouté et recensé les préoccupations des maliens de France. Ils ont répondu à certaines doléances en apportant des réponses claires mais ont surtout promis de transmettre fidèlement les attentes, les besoins et les problèmes évoqués par la diaspora aux plus hautes autorités et d’y veiller à leurs résolutions.
M. TRAORE
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