Le FMI reprend son aide au Mali
Christine Lagarde, directrice générale du Fonds monétaire international (FMI)
Après six mois de relations houleuses le Mali et le FMI ont accordé leurs violons.
Le Fonds monétaire international (FMI) a donné son feu vert lundi 1er décembre au versement de 11,7 millions de dollars de prêts au Mali dans le cadre de la facilité élargie de crédit (FEC) accordé pour faire face à la crise dans le pays. Par ce geste l’institution reprend son aide financière au Mali, gelée depuis six mois après la découverte de « graves irrégularités » budgétaires dont l’achat d’un avion présidentiel et des contrats de fournitures militaires surfacturés.
43 millions de dollars. Le Mali avait obtenu le 18 décembre 2013 une ligne de crédit totale de 43,9 millions de dollars auprès de l’institution financière. Mais les versements avaient été interrompus en mai après la mise au jour des anomalies dans la gestion des finances publiques qui ont suscité la colère du FMI. L’institution avait coupé son aide et exiger du gouvernement malien les audits sur les contrats douteux et des sanctions. Deux audits, faits par la Cour suprême et le Bureau du vérificateur général, ont confirmé les soupçons du FMI. Le gouvernement malien a été obligé d’annuler une douzaine de contrats, transmis le dossier des surfacturations et autres malversations à la justice, prendre les mesures budgétaires correctives, lever le flou juridique sur certaines lois. Des mesures jugées suffisantes par le FMI qui a décidé de reprendre son aide lors de son conseil d’administration.
Economie fragile. À l’issue des délibérations, Naoyuki Shinohara, directeur général adjoint et président par intérim du Conseil d’administration, a déclaré : «la reprise économique est en cours, mais elle reste fragile, et les perspectives sont assombries par une situation sécuritaire difficile et le risque d’une épidémie Ébola. De graves manquements dans la gestion des finances publiques ont causé des retards dans la première revue du programme appuyé par le FMI et la fourniture d’aide au budget général. » Pour lui, il est essentiel de mener des réformes visant à améliorer le climat des affaires afin de rehausser les perspectives de croissance à moyen terme au Mali. Dans la période à venir, il sera crucial pour le gouvernement de poursuivre le renforcement du système financier, d’alléger les contraintes administratives pour les contribuables, d’assainir les finances de la compagnie d’électricité et de lutter contre la corruption.
« Afin de rétablir la confiance des entreprises, des consommateurs et des bailleurs de fonds, il est essentiel de durcir l’application des règles budgétaires et de passation de marché, en s’appuyant sur les résultats des audits officiels récents », avertit le directeur général adjoint du FMI dont le montant total des décaissements au titre de l’accord FEC s’élève à 20 millions de dollars.
Fousseni TRAORE