Le groupe de Belmokhtar revendique l’attentat contre l’ONU au Mali
Capture vidéo du jihadiste algérien Mokhtar Belmokhtar.
Dans un enregistrement sonore, le groupe jihadiste de l’Algérien Mokhtar Belmokhtar revendique l’attentat de mercredi contre une base de l’ONU dans le nord du Mali.
Le groupe jihadiste Mokhtar Belmokhtar, qui avait mené une sanglante prise d’otages en Algérie d’In Amenas en 2013, a revendiqué l’attentat suicide perpétré mercredi contre une base de l’ONU qui a tué deux civils, dans le nord du Mali dans un enregistrement audio diffusé vendredi par l’agence privée mauritanienne Al-Akhbar.
« Nous, groupe Al-Mourabitoune, annonçons l’opération martyre que l’un de nos chevaliers, Ibrahim al Ansari, a accomplie au quartier général des forces nigériennes », entend-on sur un enregistrement audio de mauvaise qualité diffusé sur le site internet d’information mauritanien Alakhbar.
Sur cet enregistrement en arabe, difficilement audible, le groupe Al-Mourabitoune précise avoir visé le contingent nigérien en raison de la participation du président du Niger Mahamadou Issoufou à la manifestation parisienne contre l’attentat au siège de l’hebdomadaire satirique «Charlie Hebdo» en janvier, et de la permission accordée aux forces françaises et américaines d’utiliser son territoire. Le groupe avait déjà revendiqué en mars un attentat qui avait fait cinq morts à Bamako, la capitale malienne. L’enregistrement de trois minutes et demie est accompagné de l’effigie de Mokhtar Belmokhtar, considéré comme le chef jihadiste le plus recherché au Sahel.
Le groupe dément en revanche que des civils aient été touchés, «compte tenu de l’éloignement entre le camp et la ville» d’Ansongo, près de Gao, où l’attentat a été perpétré. Mercredi en fin de matinée, «un véhicule a explosé à l’entrée du camp onusien dans la région de Gao, alors qu’il tentait d’y pénétrer», avait précisé la Minusma (Mission de l’ONU au Mali). Elle avait fait état le jour même de trois civils tués et de 16 blessés, dont neuf Casques bleus nigériens, dans cette attaque au véhicule suicide.
Le lendemain, le gouvernement malien a précisé dans un communiqué que parmi les trois morts figuraient «le terroriste lui-même, un enfant et un personnel civil de la Minusma», faisant état de «21 blessés parmi les civils et les Casques bleus du contingent nigérien». Le chef de la mission onusienne, Mongi Hamdi, avait «condamné» cette attaque «lâche et odieuse». La Minusma compte actuellement quelque 11.000 hommes sur le terrain, dont près de 10.000 militaires et policiers. Près de 40 Casques bleus ont été tués depuis son déploiement en juillet 2013.