Le Mali après Sommet Afrique-France
Ils sont venus et ils sont répartis : une trentaine de chefs d’états et de gouvernements, des centaines d’autres personnalités aussi importantes, des milliers d’opérateurs économiques en quête d’opportunités d’investissement et de relations d’affaires porteuses, des milliers de jeunes en quête d’opportunités d’emploi et de relations durables. Ils sont certainement arrivés dans notre pays avec des malles pleines d’euros, de dollars ou de Francs CFA. Ils sont aussi arrivés avec des mallettes bourrées de projets bancables. Pendant leur séjour, ils nous ont le plaisir de consommer « malien » pour certains en laissant entre nos mains beaucoup de liasses de billets de banque. Nous nous en sommes régalés. Tout le monde en a eu pour son compte : protocoles, chauffeurs, hôteliers, guides culturels, journalistes, éléments de la sécurité, bananes-bana, prostituées, sauf les mendiants qui ont été mis en diète. Parallèlement, beaucoup de bamakois ont souffert dans leur déplacement, obligés souvent d’être prisonniers dans leurs propres maisons pour laisser place aux hôtes. C’est cela aussi la « jatigiya » à la malienne : souffrir pour l’étranger sans récrimination.
Nous avons tous prié pour la fête soit des plus belles et des plus calmes ; elle l’a été et nous en sommes tous fiers, musulmans, chrétiens, fétichistes tout comme les athées. Le Sommet aura été l’un plus réussis tant par la qualité et le nombre des participants que par la pertinence des thèmes débattus, au regard de l’actulaite, et les amabilités entre chefs d’états. Car le Mali est laïc. Aucun attentat, aucune menace à perturber la sérénité des hôtes et des populations habituées à l’anxiété. Dieu soit loué – le Mali a relevé le défi de l’organisation, de l’accueil, de la sécurité et même de la fabulation…
Nous avons prié pour le Mali, l’Afrique et le monde ; les chefs d’état nous ont délivré de très beaux discours d’espoir au point de s’oublier au profit de François Hollande, l’Ami de l’Afrique, qui pourtant n’arrive toujours pas à être clair sur le cas de Kidal qui empiète sur l’intégrité du Mali. Merci à Hollande d’avoir arrêter un 11 janvier 2013, l’avancée des jihadistes qui auraient pu occuper tout notre pays. Merci d’avoir sauver par ce seul geste la vie des milliers de français et autres européens vivant sur notre sol, qui seraient devenus des otages monnayables et pourquoi pas convertis à l’islam rétrograde d’Aqmi. Merci à Hollande d’avoir mis notre capitale sous orbite le temps d’un sommet. Merci à Hollande d’avoir promis 23 millards d’euros pour l’émergence de nos pays, même si l’émergence, c’est d’abord la bonne gouvernance locale, la prise en mains du destin national.
Nous avons prié ensemble pour les dividendes du sommet qui, j’espère, ne tarderont pas à tomber dans le panier de la ménagère et dans les poches des chefs de famille. Abdallah, le président du CNOSAF l’a promis : après le sommet, beaucoup d’argent frais circuleront à Bamako et à l’intérieur du Mali. Qu’il en soit ainsi. Et nous attendons les derniers départs et la fin de la désorganisation pour sourire, car le Sommet Afrique-France aura été la SOLUTION aux problèmes maliens. Vivement le Mali après janvier 2017.
Honorable député
Yaya Sangare