Le Mali, cible vulnérable des jihadistes
La police malienne aux abords de l’hôtel Radisson lors de la prise d’otages.
Pour la deuxième fois cette année, la capitale malienne a été le théâtre, vendredi 20 novembre, d’une attaque terroriste. Des assaillants ont investi l’hôtel Radisson à Bamako où se trouvaient 170 personnes. Les forces spéciales maliennes, aidées par les forces spéciales françaises venues de Ouagadougou, ont donné l’assaut et libéré les otages. Des sources de sécurité maliennes font état d’au moins 27 morts. Les «deux terroristes ont été tués», selon une source militaire.
Les autorités maliennes sont incapables de réformer en profondeur ce pays. Les forces françaises et de l’ONU tentent de libérer le Mali des groupes armés qui menacent sa sécurité, en vain.
Le raid meurtrier conduit contre l’hôtel Radisson de Bamako rappelle combien le Mali est resté une cible vulnérable pour les groupes armés. Malgré le déploiement des Casques bleus et la présence de l’armée française depuis janvier 2013, dans le nord, les groupes djihadistes n’ont pas déserté le pays.
Le président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), largement élu en août 2013, a été incapable, pour l’heure, de relancer l’économie de son pays, de le doter d’une force de sécurité efficace et d’apaiser les tensions avec les populations de l’extrême nord, foyer des rébellions et de la contestation au pouvoir central.
Parmi les maux qui rongent la société malienne, il y a la corruption (à tous les échelons de la société), l’implantation des réseaux mafieux (le Mali est une voie privilégiée pour les trafics entre l’Afrique de l’ouest et l’Afrique du nord), et la montée de l’islam wahhabite (importé d’Arabie saoudite), depuis une quinzaine d’années.
À la fin du mois de juin, après des mois de négociation, un accord de paix a été signé entre Bamako et les groupes de la rébellion à dominante touaregs. Mais en réalité, le pays est toujours déchiré entre des groupes qui ne font aucune confiance au pouvoir central et la faiblesse de celui-ci, incapable de reprendre pied dans une région qui lui est hostile. À la fin du mois d’octobre, le ministre de l’Éducation était attendu à Kidal, fief de la rébellion, pour saluer la reprise de l’école dans la région après quatre années d’interruption. Intimidé par des manifestations hostiles à sa venue, le ministre a finalement annulé sa visite.
Près de trois ans après le début de l’opération française au Mali, des groupes armés islamistes sont toujours en activité. Les principaux sont Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) et Ansar Dine. Le premier est un groupe encadré par des Algériens, le deuxième est composé de Maliens du Nord Est de tendance wahhabite, et le troisième recrute parmi les touaregs.
Depuis le début de l’année 2015, ces groupes frappent le sud du Mali, de Sévaré à la frontière ivoirienne en passant par Bamako.
L’armée Française est engagée au Mali contre les groupes islamistes depuis le mois de janvier 2013 (opération Serval). En août 2014, cette opération est étendue à l’ensemble de la bande sahélo-saharienne (opération Barkhane). L’effectif ? 3000 hommes.
Au Mali, ils sont déployés principalement à Gao et occupent une base avancée à Tessalit, dans l’extrême nord du pays. Ils conduisent essentiellement des missions de renseignements, de fouilles et d’occupation du territoire. Neuf soldats français sont morts au combat au Mali dans ces opérations, le dernier en juillet 2014 dans un attentat-suicide.
L’ONU a envoyé au Mali 12 893 personnes (la Minsuma), plus de 10 000 sont des militaires. La mission ? Assurer la protection des civils, appuyer la réconciliation nationale et le rétablissement de l’autorité de l’État dans tout le pays. Depuis le début de l’engagement de la Minusma, en juillet 2013, 64 Casques bleus ont perdu la vie au Mali.
Source : la-croix.com
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