Le Mali lève les mandats d’arrêt contre des dirigeants de la rébellion
Une délégation de la CMA sera présente samedi prochain à Bamako pour signer « l’accord de paix et de réconciliation ».
Le gouvernement malien a levé les mandats d’arrêt lancés contre des responsables de la rébellion à dominante touareg, à quelques jours de la signature prévue par les rebelles d’un accord de paix avec Bamako, a appris jeudi l’AFP auprès des deux parties.
« Les mandats d’arrêt lancés contre des responsables de la CMA (Coordination des mouvements de l’Azawad) ont été levés à la demande du gouvernement malien. La mesure peut être considérée +comme signe d’apaisement+, à quelques jours de la signature de l’accord de paix par les rebelles », a indiqué à l’AFP une source gouvernementale qui n’a pas souhaité être citée.
Interrogée sur l’identité des personnes concernées, la même source a répondu: « Ils sont nombreux, les rebelles qui bénéficient de la mesure ». « Nous confirmons. Pour créer un climat propice autour des négociations, le Mali a très récemment levé les mandats d’arrêt contre quinze personnes de la CMA », a déclaré au téléphone à l’AFP Almou Ag Mohamed, un responsable de la rébellion.
M. Ag Mohamed a par ailleurs confirmé la présence samedi prochain à Bamako d’une délégation de la CMA pour « l’accord de paix et de réconciliation », déjà signé le 15 mai par le camp gouvernemental et la médiation internationale.
Le ministre algérien des Affaires étrangères Ramtane Lamamra, dont le pays conduit la médiation internationale dans ces pourparlers, est attendu vendredi dans la capitale malienne en vue de la signature, a rapporté l’agence algérienne APS, citant une source de son ministère.
L’incertitude persistait néanmoins sur la tenue de cette cérémonie en raison du refus des groupes armés pro-gouvernementaux du nord du Mali de quitter la ville de Ménaka (nord-est). Ce retrait est prévu par un « arrangement sécuritaire » obtenu par la médiation algérienne et la rébellion exige son application pour signer la paix.
« Conformément aux engagement pris à Alger, les milices de l’armée malienne à Ménaka doivent quitter la ville, et laisser la mission de l’ONU assurer la sécurité des populations », avait dit mercredi Almou Ag Mohamed, affirmant que dans le cas contraire la CMA engagerait des consultations internes concernant l’envoi d’une délégation pour signer samedi à Bamako.
La prise le 27 avril par les groupes pro-gouvernementaux des positions rebelles à Ménaka, près de la frontière nigérienne, a été le point de départ d’une série d’affrontements qui ont fragilisé le cessez-le-feu.
AFP