Le ministre Bathily: « l’aéroport est vidé de sa substance et l’Etat dépouillé de son patrimoine »
Mohamed Ali Bathily, ministre des Domaines de l’Etat et des Affaires Foncières.
Le ministre des Domaines de l’Etat et des Affaires Foncières M. Mohamed Ali BATHILY a effectué une visite de terrain dans la zone aéroportuaire le mardi 1er mars 2016, en compagnie d’une forte délégation composée de membres de son cabinet. Cette visite a enregistré la participation du Secrétaire Général du Ministère de l’Equipement des Transports et du Désenclavement, du Gouverneur du District de Bamako, représentant le ministre de l’Administration Territoriale et du Président directeur général des Aéroports du Mali, assisté de sa direction technique.
La visite avait pour objet de constater l’occupation illicite de cette zone déclarée d’utilité publique mais aussi d’évaluer les mesures à prendre pour parer à une situation catastrophique qui se dessine.
Le ministre des Domaines de l’Etat et des Affaires Foncières a relevé, à cette occasion, une occupation anarchique de la zone aéroportuaire par des constructions qui sont en train de se développer, malgré l’existence de bornes indiquant les limites de l’aéroport.
« Nous sommes venus sur le terrain parce que c’est une évidence que l’aéroport est tout simplement vidé de sa substance et l’Etat dépouillé de son patrimoine », a-t-il dénoncé.
« Les zones en construction sont à moins de quelques kilomètres de la piste d’atterrissage, donc, sous les ailes même des avions, dans des zones réservées au dégagement. Le principe de précaution veut qu’on n’attende pas que les drames surviennent pour se plaindre. Nous voulons que les citoyens, les populations qui sont là comprennent que c’est dangereux ce qu’ils sont en train de faire, ». a-t-il averti.
Le ministre a ajouté : « À moins de 3 kilomètres de la piste, les terrains sont lotis. Ils sont en construction et les gens sont en train de s’installer royalement. Nous devrions tout simplement nous dire qu’aucun pays ne peut vivre dans la violation perpétuelle et générale de ses lois. Ce sont des situations de violation de la loi que nous relevons ici. La zone aéroportuaire relève de la gestion technique des Aéroports du Mali en tant qu’établissement public national, organe de l’Etat. Elle lui est acquise, c’est un droit que l’Etablissement exerce en exécution de la mission de service public dont il est investi par la loi. Alors pourquoi d’autres viendraient s’installer là-dessus ? Et si tout le Mali se mettait à aller s’y installer n’importe comment, qu’adviendrait– il de la zone ?», s’est interrogé le ministre des Domaines de l’Etat et des Affaires Foncières.
Le ministre a exprimé sa conviction que la seule solution à ce problème d’occupation anarchique de la zone aéroportuaire demeure l’application de la loi. Il souligne qu’il faut appliquer la loi, il faut démolir quand les personnes privées occupent les dépendances du domaine public, naturel ou artificiel.
« Ces zones n’appartiennent pas à ceux qui viennent s’installer. Ces zones appartiennent à tous les Maliens. Elles sont destinées à l’usage commun, dans les conditions fixées par la loi. Pourquoi certains se les approprient ? Qu’un bien collectif, un bien public, subitement perde sa vocation de bien public et se réduire en droits individuels, interpelle le commun des Maliens », a-t-il soutenu.
Selon le ministre, la dégradation des comportements, notamment par rapport à la terre dans notre pays, a atteint un niveau préoccupant. Car, la pratique en cours dans l’occupation de la zone aéroportuaire interpelle à plus d’un titre. Elle dépasse l’entendement.
Le ministre a souligné qu’en effet, ni Aéroports du Mali, ni le Ministère de l’Equipement, des Transports et du Désenclavement n’ont requis la Gendarmerie nationale pour qu’elle vienne sécuriser la violation de la loi. C’est quand même symptomatique du niveau de dégradation des comportements. La Gendarmerie protège la loi, dont elle assure l’application mais la Gendarmerie ne protège pas des gens qui violent la loi. Le ministre en a appelé à la Gendarmerie servir les institutions et les lois de la République.
À la fin de la visite, le ministre des Domaines de l’Etat et des Affaires Foncières a promis qu’une décision appropriée serait prise après une bonne réflexion avec ses homologues chargés des Transports et de l’Administration territoriale.
La zone aéroportuaire de Bamako Sénou, vaste de plusieurs centaines d’hectares, est classée domaine public de l’État. À ce titre, l’espace est bien limité et balisé par les soins des Aéroports du Mali contre tout usage contraire à sa vocation. Pour des motifs de sécurité, toutes réalisations ou travaux sur cet espace, qui est loin d’être abandonné par l’État, doivent être soumis aux autorités compétentes pour en déterminer la faisabilité et la compatibilité avec l’activité aéronautique.
Face à des constats d’agissement illicites sur le même site, dénoncés par le communiqué du 10 février 2016 du Ministère des Domaines de l’Etat et des Affaires Foncières, le Gouvernement de la République du Mali prendra toutes ses responsabilités pour préserver le domaine aéroportuaire, la vitrine aérienne du Mali, a assuré le Ministre.
CCOM/MDEAF
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Monsieur le Ministre, de grâce, faites appliquer la loi dans toute sa rigueur en utilisant tous les moyens de l’état dont vous disposez. Soyez sourd à tous les ingrédients qui ont alimenté le laxisme malien pendant des décennies dont le mali paye les conséquences depuis 2012. Parmi ces ingrédients figurent en bonne place l’interventionnisme des proches parents, des imams, des leaders religieux, des soit disantes familles fondatrices de Bamako, etc. etc. etc. Il faut en finir avec toutes ces dérives pour sauver le Mali.