Les Chinois peuvent désormais avoir un deuxième enfant

Pékin a officiellement mis fin dimanche à la politique de l’enfant unique afin de faire face au vieillissement de sa population et aux besoins de sa croissance. La loi maintient cependant des limitations sur les naissances additionnelles.

Elle entrera en vigueur à partir du 1er janvier, a annoncé l’agence Chine nouvelle. Les médias officiels ont précisé jeudi que Pékin permettra aussi à ses citoyens nés en violation de la politique de l’enfant unique et qui n’ont ainsi pas de document d’état civil de bénéficier d’une protection santé et d’un accès à l’éducation.

Quelque 13 millions d' »enfants noirs », soit 1% de la population, sont en effet dépourvus de permis de résidence permanente (« hukou »), un sésame indispensable d’une citoyenneté normale en Chine.

400 millions de naissances en moins. Le Parti communiste chinois (PCC) avait annoncé en octobre la fin de la politique controversée de l’enfant unique, introduite à la fin des années 70 pour freiner une démographie alors galopante.

Pékin affirme que cette politique controversée a été un des principaux facteurs de son essor économique. Elle a évité 400 millions de naissances.

Exceptions à la règle. Les minorités ethniques ont cependant été largement épargnées et dans les régions rurales, les couples ont été autorisés à avoir un deuxième enfant si le premier était une fille.

Et Pékin a adopté il y a deux ans des mesures d’assouplissement en permettant aux Chinois d’avoir deux enfants si l’un des deux parents était lui-même enfant unique.

Grave déséquilibre entre les sexe. La politique de l’enfant unique a longtemps été appliquée par la commission de planification familiale, fusionnée ensuite avec le ministère de la Santé, dont les centaines de milliers de fonctionnaires accordaient des permis et infligeaient des amendes, mais ont usé également de méthodes controversées comme la stérilisation forcée et l’avortement tardif.

Ces avortements sélectifs et les infanticides, alimentés par une préférence traditionnelle profondément ancrée pour les garçons, ont conduit à un grave déséquilibre: en 2014, il est né 116 garçons pour 100 filles, pour un ratio total dans la population de 105 hommes pour 100 femmes.

Outre le déséquilibre hommes/femmes, le vieillissement de la population pose désormais d’énormes défis aux autorités dans le pays le plus peuplé du monde, avec 1,37 milliard d’habitants.

Tendance irréversible. Les experts estiment que la décision de mettre fin à la politique de l’enfant unique arrive trop tard pour inverser la tendance actuelle du vieillissement de la population, source d’inquiétude pour les ressources en main d’oeuvre de l’économie chinoise en cours de refroidissement.

ATS