Les djihadistes partis, les mausolées de Tombouctou renaissent
Les artisans maliens ont déjà reconstruit deux mausolées en respectant les techniques traditionnelles.
À Tombouctou, les djihadistes arrivés en 2012 et ont été chassé par l’opération Serval en janvier 2013. Ils laissent derrière eux une population marquée par les exactions et 14 mausolées détruits. La cité de Tombouctou, classée au patrimoine mondiale de l’Unesco tente de penser ses plaies.
Le cimetière de « la Cité des 333 saints » profite désormais d’un programme de reconstruction. Pour cela, l’institution des Nations unies participe au financement des travaux et a sollicité des artisans locaux, créant ainsi 140 emplois dans la région. Le but : reproduire à l’identique les édifices disparus en usant des techniques traditionnelles. Les matériaux de construction et les crépissages sont conformes à l’original.
L’adjoint du Représentant Spécial du Secrétaire Général de la Minusma et Coordinateur résident et humanitaire au Mali, M. David Gressly, a accompagné, le 8 avril dernier, à Tombouctou, une forte délégation de vingt-six (26) personnes dont les ambassadeurs d’Afrique du Sud, de l’Union Européenne, du Maroc ainsi que des représentants de la Banque Mondiale, de la France, de l’Allemagne, de la Suisse et des Etats-Unis.
Objectif : visiter les sites de réhabilitation des mausolées qui ont été endommagés pendant l’occupation de 2012.
La délégation a visité en premier lieu les ruines du monument Alfarouk, détruit lors de l’occupation jihadiste. Ce monument symbolise le génie protecteur de la ville placé sur un cheval blanc. Selon le Chef du Bureau de l’Unesco au Mali, Lazare Eloundou, les travaux de reconstruction seront lancés au début de l’année 2016, dans le cadre du programme de réhabilitation du patrimoine culturel endommagé des régions du Nord et de la sauvegarde des manuscrits anciens.
Au cimetière des Trois Saints, les représentants, dont les organisations qui financent la réhabilitation des mausolées, après avoir suivi l’historique et les explications sur le processus de reconstruction de deux des trois mausolées, en phase d’achèvement, se sont félicité de l’état d’avancement des travaux. Arrivés au niveau du troisième mausolée de Cheikh Sidi Mohammed El Mikki, détruit le 1er juillet 2012, les principaux membres de la délégation ont chacun posé une pierre symbolique.
« Le Conseil de Sécurité des Nations Unies a donné mandat à la Minusma d’aider à la sauvegarde du patrimoine culturel malien. Notre mandat comporte non seulement l’aspect de la protection physique mais aussi celui de la restauration de ces sites importants. Cette visite prend son sens par le fait que d’autres partenaires soient impliqués, et particulièrement l’Unesco qui détient une expertise avérée dans ce domaine», a déclaré David Gressly.