Les Dozos ivoiriens veulent combattre les djihadistes
Les Dozos en pleine démonstration.
Les chasseurs traditionnels Dozos, supplétifs de l’armée ivoirienne, ont décidé mercredi de « lutter activement » contre les djihadistes. Ils ont fait cette annonce après l’attentat qui a fait 19 morts dans la station balnéaire de Grand-Bassam, près d’Abidjan.
Les Dozos ont décidé, « en tant qu’auxiliaires des forces de l’ordre, de ne pas rester les bras croisés, voir ces animaux féroces ‘les djihadistes’ détruire (notre) nation », après un conclave de deux jours tenu cette semaine à Gagnoa (230 km au nord-ouest d’Abidjan).
« Nous voulons user de nos pouvoirs mystiques, destinés au départ à maîtriser les animaux féroces, pour dompter ces terroristes djihadistes », a expliqué à l’AFP Seydou Traoré, le coordinateur national de la confrérie des Dozos, ces chasseurs traditionnels qui assurent parfois des tâches de sécurité. Ce conclave a décidé d' »une mobilisation des troupes ‘Dozos’, prêtes à riposter face à n’importe quelle attaque terroriste ».
Des Dozos avaient été aperçus à Bassam, portant fièrement leurs longs fusils de chasse, après l’attaque qui a meurtri la cité balnéaire le 13 mars. L’attentat a été revendiqué par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), en réponse à l’opération antidjihadiste au Sahel menée par la France et ses alliés. Quinze personnes ont été arrêtées dans le cadre de l’enquête sur cette attaque, tandis que Kounta Dallah, le principal suspect est activement recherché.
Accusations de l’ONU. Les Dozos sont devenus de facto des supplétifs de l’armée ivoirienne depuis la fin de la crise post-électorale de décembre 2010-avril 2011, qui a fait quelque 3000 morts. Ils avaient combattu aux côtés des ex-rebelles du nord du pays, qui ont porté Alassane Ouattara au pouvoir en avril 2011, après le refus de l’ex-chef de l’Etat Laurent Gbagbo de reconnaître sa défaite à l’élection de novembre 2010.
Les Dozos seraient aujourd’hui environ 200’000, selon le ministère de l’Intérieur. Bien davantage que les forces de sécurité ivoiriennes.
Ces chasseurs traditionnels ont fait l’objet, fin 2013, d’un rapport accablant de la mission de l’ONU en Côte d’Ivoire (Onuci). Selon ce rapport, ils ont tué au moins 228 personnes et en ont blessé 164 entre mars 2009 et mai 2013.
ATS