Les Maliens de France disent non à l’injustice et à l’impunité au Mali
La diaspora malienne demande à la France de ne pas cautionner l’injustice et l’impunité au Mali.
Réclamer la justice pour les victimes civiles et militaires; exiger un référendum pour toute révision constitutionnelle ; exiger un hommage national pour tous les soldats tombés aux fronts…Telles sont, entre autres, les objectifs de la marche des Maliens de France.
Les Maliens de France ont battu le pavé à Paris, le samedi 15 août, pour dire non à l’injustice et à l’impunité au Mali. A l’appel d’une demi-douzaine d’associations de la diaspora, la marche est partie des « Invalides » pour rejoindre l’ambassade du Mali au 89 rue Cherche-Midi dans le 6 eme arrondissement de Paris. Au passage, les marcheurs ont remis une motion à l’Assemblée nationale française pour demander à la France et à la communauté internationale de ne pas cautionner l’injustice et l’impunité comme une condition de la réconciliation nationale au Mali.
C’est au son du tam-tam, pancartes et banderoles déployées que la centaine, de Maliens déterminés, arpente les rues de Paris. « Sans justice pas de réconciliation ni paix ni développement », « L’accord de paix est égal à la dislocation programmée de l’unité du Mali », « Le Drian y a pas 2 peuples au Mali. Le Mali, un peuple, un but, une foi », pouvait-on lire.
Stoppés par les forces de l’ordre à 500 mètres de l’ambassade du Mali, les marcheurs ont été accueillis par le consul du Mali en France, Mangal Traoré et le chargé de communication de l’ambassade, Tidiani Djimé Diallo qui ont affirmé la disponibilité de l’ambassadeur à recevoir une délégation restreinte au sein de la chancellerie.
Cependant, la motion destinée à l’ambassadeur a été lue sur place par Bakary Traoré, du Collectif des Maliens pour la paix. Selon, lui « le 17 janvier 2012, le Mali a été agressé par des groupes armés terroristes, narcotrafiquants et criminels à vocation irrédentiste (Mouvement national de libération de l’azawad – Mnla) et intégriste (Al Qaeda Magrheb islamique-Aqmi, Ansar Dine, Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’ouest-Mujao et Boko Haram) ». Et que pendant les neuf mois d’occupation (avril 2012-janvier 2013) ces groupes armés ont commis sur des populations civiles innocentes, des exactions, des brimades, des exécutions sommaires, des viols, des amputations et la destruction des monuments classés au rang du patrimoine mondial, constituant ainsi des crimes contre l’humanité et des crimes de guerre dont ceux d’Aguel Hoc , Kidal, Tessalit…
Mais après la signature de l’accord de paix, le 15 mai 2015, la justice malienne a procédé à la levée des mandats d’arrêt de plusieurs présumés auteurs des abominables crimes en violation de l’article 46 de « l’accord pour la paix et la réconciliation » qui prévoit la non amnistie et l’imprescriptibilité des crimes commis contre l’humanité, crime de guerre et violation grave des droits de l’homme y compris des violences sur les femmes, les filles et les enfants liés au conflit.
Selon la motion, « tout le processus de négociation de l’accord de paix s’est déroulé en marginalisant les victimes qui n’ont pas été associées ou entendues par la médiation ».
Raison pour laquelle, les organisateurs de la marche disent non à l’impunité et demandent que justice soit rendue aux victimes innocentes civiles et militaires. Nous « dénonçons et condamnons avec la plus grande fermeté, la levée des mandats d’arrêt des présumés auteurs des crimes commis pendant la crise dans le nord du Mali et les régions voisines », clament-ils dans la motion. Et exigent « que tous les groupes armés soient immédiatement cantonnés, désarmés et dissouts au profil du redéploiement des forces de défense et de sécurité du Mali sur toute l’étendue du territoire national ».
En outre les marcheurs réclament un référendum avant toute révision constitutionnelle.
Dans sa réponse aux marcheurs, l’ambassadeur du Mali en France, Cheick Mouctary Diarra, a salué le « patriotisme » des Maliens de France et leur esprit de « veille permanente » sur le Mali. « Au moment de la rupture démocratique intervenue au Mali en 2012, vous avez été mobilisé pour le retour à l’ordre constitutionnel normal. Pendant l’occupation de notre pays par des forces obscurantistes, vous avez été le fer de lance de la mobilisation de l’opinion publique et des autorités françaises pour une meilleure appréciation de la crise malienne. Pendant de longs mois des pourparlers pour le retour de la paix, vous avez été d’un conseil avisé pour les autorités de votre pays. Aujourd’hui que de nouvelles perspectives s’offrent à notre pays depuis la signature, à Bamako, de l’accord pour la Paix et la Réconciliation issu du processus d’Alger, votre devoir citoyen est d’apporter votre contribution pour que l’espoir commun, à savoir la paix et la réconciliation, soit le couronnement de tous nos efforts », a dit l’ambassadeur qui a promit de transmettre les doléances des Maliens de France aux plus hautes autorités.
La marche a éte organisée par le Collectif des Maliens de France pour la Paix (CMFPaix), la Dynamique des Foyers, l’Alliance Patriotique Pour la Souveraineté du Mali (APSM) , l’Espace Jeunes Pour le Mali (EJM), La Diaspora et Les Amis du Mali, et le Collectif plus jamais ça ! dont le président Bandiougou Kourouma est venu de Rennes (Bretagne) et a distribué gratuitement plusieurs tee shirts.
M. TRAORE
Télécharger ici la MOTION MARCHE DU 15 AOUT°AMBASSADE DU MALI ET ASSEMBLEE
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