Les rebelles touaregs sous la menace des sanctions
Au cours de la réunion avec les médiateurs internationaux, la coordination a exposé ses réticences à signer le préaccord.
Après près de trois heures de discussions à Kidal avec les médiateurs internationaux, les leaders des groupes rebelles ne se sont pas encore décidés à parapher le préaccord de paix d’Alger. Pour les contraindre, la communauté internationale envisage des sanctions.
Les rebelles touaregs du nord du Mali ont accepté mardi 17 mars de renouer le dialogue avec le gouvernement et les médiateurs internationaux, au lendemain de leur refus à signer le préaccord d’Alger. « Nous sommes convenus qu’il devait y avoir une autre rencontre avec les médiateurs et le gouvernement malien », a déclaré Moussa Ag Acharatoumane, porte-parole du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), joint par téléphone à Kidal, dans le nord du Mali. La date et le lieu restent à définir, a-t-il ajouté.
Des diplomates se sont rendus mardi à Kidal pour rencontrer les représentants des Touaregs au lendemain de leur rejet de l’accord de paix préliminaire proposé le 1er mars à Alger, que seul le gouvernement malien a signé.Plusieurs centaines d’habitants ont défilé dans la ville derrière des banderoles clamant : « Nous ne signerons pas ! » et en agitant les drapeaux du Nord, qu’ils nomment Azawad, ont rapporté des témoins.
« Cette décision est entièrement la leur (celle des Touaregs, ndlr) », a déclaré Pierre Buyoya, haut représentant de l’Union africaine pour le Mali et le Sahel, au micro de Radio France Internationale (RFI), à Kidal. « Notre mission est de les encourager à prendre la bonne décision, qui est de signer. » La Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), qui représente cinq groupes rebelles, a estimé lundi que l’accord d’Alger, rédigé après huit mois de discussions, constituait une bonne base pour la poursuite des discussions mais qu’il ne répondait pas en l’état aux aspirations du peuple touareg et devait être amélioré.
Si la communauté internationale espère rallier les groupes rebelles au préaccord de paix d’Alger, elle fait aussi planer la menace de sanctions internationales. Un diplomate représentant la France, qui assume actuellement la présidence du Conseil de sécurité, a indiqué que des sanctions, comme par exemple une interdiction de voyager ou gels des avoirs à l’étranger, pourraient être envisagées contre les rebelles s’ils persistaient à ne pas signer. Les motifs susceptibles de déclencher des sanctions sont en cours d’élaboration : violations des droits de l’homme, sabotage du processus de paix, incitations à la violence, etc.
Avec Reuters