L’ONU annonce 5 morts parmi ses contractuels au Mali
Deux soldats français et malien en opération.
L’ONU annonce 5 morts parmi ses contractuels, un Malien, un Népalais, un Sud-Africain et deux Ukrainiens.
Les forces maliennes ont mis fin à une prise d’otages par un commando armé dans un hôtel de Sévaré, dans le centre du Mali, d’où les assaillant ont été délogés, ont indiqué samedi 8 août des sources militaires. Au total, l’attaque menée vendredi matin par des islamistes présumés aurait fait douze morts, dont trois otages, cinq soldats maliens et quatre membres du commando armé.
Un porte-parole militaire malien a confié à Reuters que les trois otages tués étaient de nationalités sud-africaine, russe et ukrainienne. L’AFP a confirmé peu de temps après, citant une source officielle, qu’un Sud-Africain figurait parmi les otages tués. Pourtant, selon les dernières déclarations de l’ONU le bilan pourrait être plus lourd et atteindre les quinze morts. Sollicité, un responsable de l’armée malienne a indiqué qu’aucun bilan définitif n’était arrêté et qu’il pourrait y avoir « probablement » plus de décès.
Dans un communiqué publié samedi, la Minusma annonce la mort de cinq contractuels : « un malien, qui était le chauffeur de la compagnie sous-traitante de la Minusma, un népalais, un sud-africain et deux ukrainiens ». « Une enquête est en cours pour établir les circonstances exactes de leur mort durant les évènements », détaille la mission onusienne. « La Minusma réitère sa ferme condamnation de l’attaque terroriste ignoble perpétrée à Sévaré et déplore les pertes en vies humaines causées par cet acte criminel », signale encore le texte.
Quatre contractuels de l’ONU, présents dans l’établissement au moment de l’attaque, ont par ailleurs été libérés par l’intervention des forces spéciales, a annoncé le ministère malien de la Défense. La Minusma a précisé que ces personnes – deux Sud-Africains, un Russe et un Ukrainien – avaient réussi à se cacher dans l’hôtel Byblos après l’arrivée du commando. « À aucun moment ils n’ont été découverts par les terroristes », a précisé la porte-parole de la mission onusienne, Radhia Achouri.
Selon une source diplomatique contactée par « Le Monde », « il n’est pas exclu que la prise d’otages étrangers ait été l’objectif de l’attaque ». Cette personne a par ailleurs précisé, que des « Russes et des Sud-Africains » se trouvaient dans l’hôtel au moment de l’attaque.
Survol de Rafale français. L’état-major des forces armées françaises a par ailleurs précisé que le contingent français présent au Mali dans le cadre de l’opération Barkhane n’était pas intervenu directement sur le terrain, contrairement à ce qu’a laissé entendre Bamako : « Ce sont les Maliens qui ont libéré les otages. » La participation française s’est limitée à un rôle de coordination entre la Minusma et l’armée malienne et à une démonstration de force, vendredi après-midi, avec le survol de l’établissement par deux Rafale, dit-on de même source.
Les preneurs d’otages ont fait irruption vendredi matin dans l’hôtel Byblos de Sévaré, ville située au nord-est de Bamako, où séjournent régulièrement des expatriés. Les forces maliennes ont alors bouclé la zone en tentant de les « déloger », mais leurs opérations ont été rendues « délicates » par la présence d’otages. « Cette zone dans le centre du Mali a été la cible d’attaques répétées ces derniers mois », explique un diplomate français au « Monde », évoquant notamment l’activité « de groupes peuls radicaux ».
Alors que la prise d’otages se poursuivait toujours, le président français François Hollande a indiqué qu’il y avait au Mali une opération « qui peut concerner éventuellement des compatriotes ». Des sources militaires maliennes mentionnaient vendredi la possible présence de clients français dans l’hôtel. « Des vérifications sont toujours en cours pour établir s’il y avait ou non des ressortissants français sur place », a-t-on déclaré samedi matin au ministère français des Affaires étrangères.
Interrogé par France 24, Tiemoko Siby, porte-paole des hôteliers de la région de Mopti, exprime sa surprise : « Depuis les problèmes d’insécurité en 2011 […] et surtout à l’arrivée de la Minusma, il fallait [pour les hôtels de Mopti ndlr] prendre des dispositions pour pouvoir accueillir les clients de la Minusma et de l’ONU. Donc tous les grands hôtels de Mopti étaient obligés d’avoir des systèmes de sécurité fiables et répondre à des normes de sécurité très importantes ».
Pour André Bourgeot, la recudescence de violence au Mali est « évidente » et intervient « dans un contexte de conditions d’applications des accords d’Alger [signés en mars par le gouvernement malien et certains groupes du nord du pays et censés mettre un terme aux hostilités ndlr] ». « Dans les conditions où le territoire malien n’est pas dans une condition de sécurité on peut se poser questions sur comment mettre en œuvre ces accords », s’interroge le chercheur.
Le mois dernier, le groupe Ansar Dine, lié à Al-Qaïda, a revendiqué une série d’attaques contre des casques bleus de l’Onu et des soldats maliens à Bamako et dans des secteurs proches des frontières avec la Côte d’Ivoire et la Mauritanie.
Le groupe djihadiste n’a pas pris part aux discussions qui ont abouti en juin à la conclusion d’un accord de paix et de réconciliation entre les principaux groupes rebelles touaregs et le gouvernement malien.
Avec AFP et Reuters
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