L’opposition demande un redéploiement de l’armée dans le nord
Le président de l’URD, Soumaïla Cissé, chef de file de l’opposition.
Reçus par le premier ministre, les leaders de l’opposition ont fustigé le comportement du président IBK et réclamé le redéploiement de l’armée dans les zones affectées par les attaques des groupes armés.
Le Premier ministre Modibo Keïta a reçu, vendredi 30 janvier, les leaders des partis de l’opposition pour évoquer la situation sécuritaire préoccupante qui prévaut dans l’ensemble du pays. Le chef du gouvernement a surtout requis l’analyse et les suggestions des responsables de l’opposition (URD, PARENA, FARE, PDES, PIDS, PS, PSP et PVRM). Ceux-ci ont indexé la responsabilité particulière des pouvoirs publics dans l’expansion de l’insécurité qui affecte le Nord, le delta du fleuve Niger et la lisière du Sahel occidental.
Pour eux c’est l’absence de stratégie et de réponses appropriées du président de la République Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) et des gouvernements successifs depuis un an et demi qui sont responsable de l’insécurité dans le pays. Au-delà des affrontements entre différents groupes armés, ce sont les attaques contre les populations civiles qui se multiplient. Les groupes armés attaquent des populations dans le nord du Mali pour se ravitailler en vivres. Les leaders de l’opposition préconisent le « redéploiement des forces armées et de sécurité dans les régions affectées » par l’insécurité. Mais auparavant ces forces doivent être dotées de moyens conséquents à la hauteur des missions confiées, mais surtout l’Etat doit « veiller à ce que les ressources affectées ne soient pas détournées, comme ce fut le cas ces derniers mois ».
Pour l’opposition il faut « donner une sépulture décente et rendre les honneurs officiels aux soldats morts au front » mais aussi « aménager des cimetières pour militaires tombés pour le Mali ». Les leaders de l’opposition reprochent surtout au président IBK de faire peu du cas des soldats morts pour le pays. Pour exemple le lundi 5 janvier le camp militaire de Nampala a été attaqué faisant 11 morts suivi de la bourgade de Dioura 2 morts. A Paris, le siège de l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo a été attaqué le mercredi 7 janvier avec 12 personnes tuées. Les Maliens ont été choqués de voir IBK plutôt défiler à Paris en tête de cortège alors qu’il n’a fait aucune déclaration pour les soldats maliens morts pour la patrie.
« Aujourd’hui, personne ne connait la liste de ceux qui sont morts pour la patrie à Nampala. Nous n’avons pas observé un seul jour de deuil, nous n’avons pas mis les drapeaux en berne une seule seconde, nous ne nous sommes même pas inquiétés de là où ils ont été enterrés. Est-ce qu’ils ont une sépulture correcte ? Il faut que la nation soit reconnaissante envers ses morts», a fustigé samedi le président de l’URD, Soumaïla Cissé, chef de file de l’opposition lors de sa présentation de vœux à la presse.
Ibrahim CISSE