L’opposition dénonce l’incurie du président IBK
Echanges peu courtois entre le président IBK et l’opposition le 20 novembre à Koulouba.
L’opposition s’insurge contre la volonté insidieuse du président de la République d’occulter les ministres impliqués dans les scandales financiers de l’achat du second avion présidentiel et des équipements militaires.
Malgré la gravité des faits et les marches de protestations du peuple, le président de la République Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) n’entend virer du gouvernement les ministres impliqués dans les scandales financiers liés à l’achat du second avion présidentiel et à l’acquisition d’équipements militaires. Et depuis le retour des partenaires techniques et financiers avec la reprise de l’aide internationale, il se sent pousser des ailes jusqu’à adouber certains ministres fortement impliqués dans ce dossier transmis à la justice.
Indécence. Une incurie qui a provoqué l’ire de l’opposition. C’est ainsi que les partis URD, PARENA, FARE, PDES, PIDS, PS, PSP et PVRM se sont « indignés devant les félicitations que le président de la République a adressées – le 8 décembre lors de la journée des maires du Mali – au ministre des Finances dont la gestion a coûté si cher au pays et dont la crédibilité est largement entamée ». Dans un communiqué publié le 10 décembre, ils fustigent le comportement des ministres impliqués et leurs affidés veulent faire passer leur forfaits pour de simples erreurs de gestions.
« Nous constatons que le gouvernement et ses soutiens procèdent à une entreprise indécente de réécriture de l’histoire récente comme si les surfacturations, les transferts frauduleux de milliards sur des comptes à l’étranger, les sociétés-écrans et les paradis fiscaux n’ont jamais existé. Ceux et celles qui auraient dû raser les murs pour de bon, montent en première ligne, assurés qu’ils sont de la protection présidentielle », dénoncent les partis politiques de l’opposition.
Lampistes. Tout à commencé quand le FMI (Fonds monétaire international) a constaté des dépenses extra-budgétaires concernant l’achat d’un avion présidentiel et l’acquisition d’équipements militaires avec des montants faramineux et des contrats conclus de gré à gré. L’institution financière qui avait arrêté son aide au Mali, suivi d’autres bailleurs de fonds, avait exigé des audits des contrats frauduleux et des sanctions le cas échéant comme conditions de son retour. Dans son rapport d’audit, la Cour suprême a souligné de graves atteintes aux finances publiques. Et le Bureau du vérificateur général a décelé plus de 28 milliards de francs CFA de surfacturations. C’est après la transmission des dossiers à la justice et l’annulation de certains contrats que le FMI et d’autres bailleurs de fonds ont fait leur retour au Mali à partir du 1er décembre.
En profitant de ce retour de grâce le président de République voulait occulter la responsabilité de certains ministres en les adoubant publiquement. Une certaine façon de « noyer le poisson » qui a du mal à passer aux yeux de l’opinion. Car dans cette affaire comme dans d’autres les lampistes ne doivent pas payer à la place des vrais coupables.
Fousseni TRAORE