Mali: la Plateforme accepte de quitter Anéfis
Fahad Ag Almahmoud, le secrétaire général du GATIA (Groupe d’autodéfense touareg Imrad et alliés).
La Plateforme pro-gouvernementale composée des groupes d’autodéfense dans le nord du Mali a accepté de quitter « sans conditions » la localité d’Anéfis qu’il avait pris aux ex-rebelles de la Coalition des mouvements de l’Azawad (CMA) à la mi-août.
C’est à contrecœur que le Groupe d’autodéfense touareg Imrad et alliés (GATIA), composé de groupes armés pro-gouvernementaux, a accepté de quitter « sans conditions » la localité d’Anéfis dans le nord du Mali. La Plateforme pro-gouvernementale avait rejeté, dans un communiqué publié samedi, le plan de sortie de crise proposé par la médiation internationale qui demande son retrait d’Anéfis (région de Kidal, nord du Mali) après les affrontements de la mi-juin.
Dans ce texte, la Plateforme avait rejeté « catégoriquement » le 3ème point du plan qui prévoit le « retour immédiat et sans conditions des parties concernées aux positions qu’elles occupaient » lors de la signature de l’accord de paix entre le gouvernement malien et les groupes armées du nord. Les éléments de la Plateforme occupent notamment la ville d’Anéfis, précédemment tenue par ses rivaux de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA, ancienne rébellion à dominante touareg).
Pour trouver un dénouement de la crise entre la CMA et la Plateforme dans la région de Kidal, le chef de la Minusma (mission des Nations unies au Mali), Mongi Hamdi, a été reçu en audience samedi par le président malien Ibrahim Boubacar Kéïta. Au cours de cette rencontre, souligne un communiqué de la Minusma, les deux personnalités ont estimé que les affrontements dans cette région constituent « des violations graves du cessez-le-feu ». « M. Hamdi s’etait félicité de l’engagement personnel du président (malien) en faveur du processus de paix ainsi que son appel au retrait des forces présentes actuellement à Anefis », indique le communiqué.
Mais les responsables de la Plateforme restaient sur leur position et n’étaient nullement intimidés par la menace de sanction brandie par la communauté internationale. « Si les Nations unies n’ont pas été transformées en un instrument de néocolonialisme, on n’a pas à craindre des sanctions », avait ironisé Fahad Ag Almahmoud, le secrétaire général du GATIA (membre de la Plateforme), interrogé samedi par le Studio Tamani, une radio de proximité de la capitale malienne.
« On ne sera jamais d’accord pour prendre une position et la remettre à un ennemi du pays. On peut nous battre. Mais sciemment quitter une zone pour livrer nos populations à la vendetta, on ne le fera pas », avait martelé Mohamed Ould Mataly, un autre responsable de la Plateforme.
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