Mali: les trois humanitaires du CICR disparus ont été libérés
Peter Maurer, le président du CICR, a confirmé la libération des trois humanitaires sur Twitter[ AFP]
Les trois membres du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) portés disparus depuis samedi dans le nord du Mali sont libres, a annoncé vendredi le président de l’organisation, Peter Maurer. Le groupe djihadiste Ansar Dine assurait les avoir enlevés.
« La meilleure nouvelle que nous pouvions avoir: nos trois collègues au Mali sont libres, sains et saufs », a écrit M. Maurer sur Twitter. « Tous les trois ont été libérés ce matin » et « ils sont à Kidal », chef-lieu de région à plus de 1500 km au nord-est de la capitale Bamako, a précisé un porte-parole du CICR à Bamako, Valery Mbaoh Nana.
Les trois employés du CICR avaient disparu près du village d’Abeïbara, alors qu’ils regagnaient leur base à Kidal. Un responsable du groupe djihadiste malien Ansar Dine avait affirmé que c’était son groupe qui les retenait.
Libération d’un guide exigée. En contrepartie, Ansar Dine réclamait la libération de leur guide. Celui-ci a été arrêté par la force française Barkhane traquant les djihadistes dans le Sahel, avait expliqué un responsable d’Ansar Dine, Nourredine Ag Mohamed.
Aucune indication n’avait pu être obtenue vendredi en fin de matinée sur les circonstances du relâchement des trois humanitaires et d’une éventuelle satisfaction de la condition posée par Ansar Dine.
Lundi, le CICR avait annoncé avoir « perdu contact depuis samedi avec trois de ses collaborateurs ». Il affirmait alors ignorer « les raisons de cet incident », sans toutefois clairement parler d’enlèvement, ni préciser leurs identités et nationalités.
Enlevés sans effusion de sang. Le lendemain, M. Mbaoh Nana avait précisé que l’équipe avait été enlevée sans effusion de sang, sans toutefois dire par quel groupe ou quelle communauté. Il avait ajouté mardi que les membres de l’équipe dépêchée depuis le 13 avril à Abéibara étaient sur le chemin du retour vers Kidal « lorsqu’ils ont été interceptés par quelqu’un qui était à moto et qui leur a demandé de le suivre ».
Au sein de l’équipe, « ils étaient quatre, il y en a un qui a été libéré » et a raconté au CICR qu’ils avaient campé dans la nuit du 15 au 16 avril dans une zone où ont eu lieu « des opérations des forces françaises de Barkhane » qui auraient arrêté leur guide, avait indiqué le porte-parole.
Ansar Dine fait partie des groupes alliés à Al-Qaïda qui ont contrôlé le vaste nord du Mali pendant près de dix mois entre 2012 et janvier 2013. Les djihadistes ont été en grande partie chassés de cette région par une intervention internationale déclenchée en janvier 2013 par la France avec son opération Serval, remplacée depuis août 2014 par Barkhane. Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères.
Suissesse toujours en otage. Aqmi avait revendiqué l’enlèvement d’une Suissesse, la Bâloise Béatrice Stöckli, le 7 janvier dernier dans le nord-ouest du Mali. L’organisation réclame en échange de sa libération la remise en liberté de plusieurs combattants du groupe actuellement emprisonnés au Mali ainsi que celle d’Abou Tourab, l’un des chefs d’Ansar Dine, détenu par la Cour pénale internationale à La Haye.
ATS