Mali: L’ONU presse les parties signataires de l’Accord d’Alger de l’appliquer rapidement
Le président IBK rencontrant les représentants des rebelles touaregs. DR.
Les ambassadeurs des 15 pays membres du Conseil de Sécurité de l’ONU (CSONU) ont séjourné au Mali durant trois jours.
Les ambassadeurs des 15 pays membres du Conseil de Sécurité de l’ONU (CSONU) ont pressé les parties signataires de l’Accord d’Alger (Gouvernement malien, CMA (rebelles touaregs) et Plateforme pro-Bamako) de réaliser des progrès substantiels dans l’application de l’Accord, a appris Anadolu de source officielle.
Les 15 ambassadeurs qui ont séjourné au Mali trois jours (jeudi-vendredi-samedi) dans le cadre d’une mini tournée au Sahel, ont tenu une séance de travail de près de trois heures, samedi, à Bamako avec le Comité de Suivi de l’Accord d’Alger (CSA).
Cette réunion avait pour objectif de booster l’application de l’Accord de paix d’Alger de 2015, d’après François Delattre, ambassadeur de France à l’ONU qui assure la présidence du Conseil pour le mois d’octobre.
Le diplomate français qui s’exprimait samedi à l’ouverture de la rencontre a déclaré : » il s’agit de sortir de cette réunion avec quelques idées qui permettront d’aller plus vite et plus loin dans la mise en œuvre des dispositions de l’Accord, qui malgré quelques avancées, reste très en deçà des résultats attendus « .
Delattre qui a insisté sur l’importance de réaliser des progrès substantiels dans l’application de l’accord avant la fin de l’année, a, en outre, rappelé la déclaration à la presse faite par le Conseil de Sécurité sur le Mali le 6 octobre dernier à New York.
Même si le Conseil, dans cette déclaration, s’était félicité de la signature par la CMA (rebelles touaregs) et la Plateforme (pro-Bamako), le 20 septembre 2017, d’une série d’engagements dont la cessation immédiate, complète et définitive de toute forme d’hostilités, « il exprime sa profonde préoccupation face à la persistance des retards observés dans la mise en œuvre des principales dispositions de l’Accord et exhorte les parties signataires à convenir sans tarder d’un calendrier pour l’application intégrale de l’Accord », a déclaré l’ambassadeur français.
Delattre a également rappelé le vote d’une résolution de l’ONU instituant un régime de sanctions qui viseraient les individus ou entités qui se rendraient responsables d’entraves à la mise en œuvre de l’Accord.
Bamako a pour sa part reconnu « des lacunes dans l’application des dispositions pertinentes de l’Accord » mais se veut rassurant.
» Nous reconnaissons que la mise en œuvre de certaines dispositions importantes de l’Accord a connu des retards conséquents mais nous voulons vous assurer de notre disponibilité à aller de l’avant, nous sommes ouverts pour discuter avec les mouvements afin d’aplanir les incompréhensions et aller rapidement de l’avant « , a déclaré le ministre malien de la détense.
Les mouvements quant eux ont voulu montrer leur union nouvellement scellée lors des rencontres de Bamako et Anefis (Nord) (fin septembre et début octobre) qui ont permis de mettre fin aux affrontements fratricides qui les opposaient de façon récurrente depuis trois ans.
Ils ont définitivement enterré la hache de guerre à en croire Me Harouna Toureh responsable de la CMA (Coordination des mouvements de l’Azawad). » Nous sommes désormais unis et engagés face au gouvernement avec responsabilité et exigence pour une mise en œuvre intégrale de l’Accord « a-t-il dit avant la rencontre.