Mali : vie et mort d’un véhicule historique
Jadis c’était un moyen de transport incontournable à Bamako, aujourd’hui ce véhicule est une espèce en voie de disparition
Moyens de transport historique au Mali et dans d’autres pays de la région, les bâchée de marque Peugeot sont en voie de disparition à Bamako. Transporteurs et passagers ne pas veulent voir ces véhicules emporter par l’usure du temps.
Reconnaissable par sa couleur verte et sa carrosserie fabriquée dans les ateliers de soudure de Bamako la Peugeot bâchée n’est plus visibles que sur l’axe Missira-Badialan et Artisanat-Marché de Médine.
Jadis c’était un moyen de transport incontournable à Bamako, aujourd’hui ce véhicule est une espèce en voie de disparition. Malge tout une certaine clientèle lui est toujours fidèle mais la raison est plutôt économique
« Nous prenons le bâchées parce que les gens de Sotrama font la pagaille. On prend les bâchés parce que ca nous plait, c’est moins cher, mais ce n’est pas confortable’’, explique un passager. Nous venons d’embarquer à bord d’un bâchés. Le chauffeur reconnait que les bâchés sont en voie de disparition.
Depuis la fermeture de l’usine, il n’y a plus de nouveaux bâchés. Celles qui sont dans la circulation se « cannibalisent » c’est-à-dire quand un bâchée ne marche plus on enlève ses pièces pour les mettre dans un autre bâché.
Abdoulaye Dembélé est un autre chauffeur de bâché pourtant il ne pleure pas du tout la disparition de ce véhicule français. « On est fatigué avec les bâchés. Il ne fait plus bon d’être conducteur de ces véhicules. Il y a manque de pièce de recharge. Il faut que les autorités nous aident pour qu’on s’en sorte », se plaint-il.
Il n’y a pas de statistiques sur le nombre de bâchés en circulation à Bamako mais beaucoup d’anciens chauffeurs de bâchés se sont déjà reconvertis dans d’autre corps de métier.
Pour maintenir en vie le peu de vieux véhicules bâchés qui roulent encore les choses ne sont pas si simples explique Abdoulaye Kanté mécanicien que nous avons trouvé en train de réparer une pompe.
« Notre principale difficulté ce sont les pièces de rechange. Il n’y en a pas assez surtout de bonne qualité. Je répare cette pompe tout de suite, ca peut tenir seulement un mois voire deux semaines et c’est de nouveau la panne. Et le propriétaire gâte notre nom en disant que ce n’est pas bien réparé », explique le mécanicien.
L’histoire des bâchés remonte à la période coloniale. Elles ont été les premiers moyens de transport en commun dans le pays. Mais le manque de pièces de rechange et l’arrivée des bus et minibus dans les années 80 ont contribué à leur disparition même si certains ne veulent pas les voir mourir.
« Vraiment nous avons la nostalgie des bâchés. Les Dourouni (25 francs en Bambara), comme on l’appelle sont venus au moment des indépendances et leur prix étaient à la portée de tout le monde. Nous nous sommes habitués à ca. Nous qui sommes les anciens nous avons du mal à les voir disparaître. Quand on les voit on est content. Avec les Dourouni, il n’y avait pas de problème, pas d’accident même maintenant avec les Dourouni, il faut faire le constat’’, explique-t-il.
En 2011 l’agence nationale de l’emploi a injecté dans la circulation 15 nouveaux bâchés de marque chinoise. Mais leur prix hors de portée des transporteurs et leur faible résistance n’ont pas permis de redonner le sourire aux plus nostalgiques.
BBC
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