Migrants: le plan français entre accueil et fermeté
Des migrants secourus en mer méditerranée.
Le gouvernement français a annoncé mercredi 17 juin la création de plus de 10 000 places d’hébergement supplémentaires pour les migrants, dans le cadre d’un plan dosant accueil des réfugiés et fermeté face à l’immigration irrégulière. Présenté comme une réponse « ambitieuse », ce plan vise à répondre à l’engorgement des structures d’accueil, alors que de plus en plus de migrants fuient les crises ou la pauvreté en Afrique.
Quelque 4 000 nouvelles places pour les demandeurs d’asile vont ainsi être créées d’ici à 2016, 5 000 places avant 2017 pour les réfugiés et 1 500 places d’hébergement d’urgence pour les migrants vivant dans des campements insalubres, ont détaillé le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, et sa collègue du logement, Sylvia Pinel. Aujourd’hui, 50 % des demandeurs d’asile seulement sont hébergés dans des structures spécifiques, une partie des réfugiés n’a pas de solution pérenne et la saturation de l’hébergement d’urgence contribue à la création de campements insalubres, comme à Calais ou à Paris.
Le plan, dont l’« ampleur » est saluée par France Terre d’asile, prévoit aussi des embauches pour accélérer le traitement des dossiers, comme promis par la réforme de l’asile. Pour les personnes en transit, l’idée est de créer des places d’ici à la fin de l’année, dans le cadre d’une prise en charge courte permettant d’orienter vers la demande d’asile ou le processus d’expulsion.
Le projet veut améliorer la lutte contre les clandestins, ce qui signifie « éloigner davantage ceux qui relèvent de l’immigration irrégulière », a fait valoir M. Cazeneuve. Pour la présidente d’Amnesty International France, Geneviève Garrigos, cet objectif de renvois « ne doit pas être poursuivi au détriment des droits protégeant les personnes ». Le plan aspire aussi à renforcer l’action avec les pays d’origine pour favoriser la réadmission de leurs ressortissants. Ces annonces interviennent alors que la situation migratoire continue de provoquer de vives réactions, jusque chez les évêques catholiques français, qui ont dit mercredi leur « honte devant ce qui se passe en Méditerranée comme à Calais »