Musique: le groupe Kayes DG s’attaque aux clichés de l’immigration

Le groupe Kayes DG se produit au Mali à Bamako et à Kayes © capture d’écran Africolor.

Le groupe Kayes DG, dont les membres sont nés ou vivent en France, rassemble des musiciens dont les racines familiales sont en partie au Mali. Il s’est produit ce vendredi dans la ville malienne de Kayes. Le groupe entend notamment changer l’image de la migration vers la France, trop souvent fantasmée par les jeunes Maliens. Kayes DG aborde aussi les thèmes de la guerre et du terrorisme.

C’est le festival Africolor, en région parisienne, qui a fait se rencontrer les musiciens du groupe Kayes DG, DG comme « deuxième génération ». L’appellation fait aussi référence à Kayes, une ville située l’ouest du Mali où le groupe est à l’affiche ce vendredi. Des concerts sont aussi annoncés à Bamako.

Les six jeunes musiciens vivent à Grigny, à Saint-Denis et à Paris et leurs parents viennent de Kayes au Mali, la région d’où sont originaires la plupart des immigrés maliens de France. De retour au pays familial, le groupe a donc à cœur d’aborder le sujet de la migration et de changer l’image, trop souvent fantasmée, qu’en ont les jeunes Maliens. Mahamadou Makan Koité, 32 ans, le bassiste du groupe, tient à leur faire passer un message de prudence.

« Il faut que vous sachiez tous les risques que vous courrez lorsque vous empruntez les voies illégales. Parce que nous on vit là-bas, on sait comment ça se passe. »Et le musicien ajoute que « l’image qu’a le Malien d’un immigré quel que soit son pays, c’est qu’il vit dans de meilleures conditions et ce n’est pas toujours la réalité ».

Dans le groupe Kayes DG, il y a aussi deux femmes d’origine sénégalaise et gambienne. Diakha Faty, 24 ans, amène aussi son ressenti de la migration. « J’ai beaucoup d’estime pour la première génération, celle de nos parents, parce qu’ils ont quitté le village directement sans passer par la ville. »

Parmi les sujets abordés, il y a aussi celui de la crise malienne. L’occupation du nord du pays par des groupes djihadistes, la guerre, la rébellion à dominante touareg, les attaques terroristes. Mahamadou Makan Koité est né à Kayes et Il a migré en France il y a cinq ans, pour ses études. C’est donc de Paris qu’il a vécu tous les évènements qu’a traversés son pays, le Mali.

« Quand on en parle dans nos chansons, on invite la jeune génération à ne pas confondre croyance, islamisme, terrorisme. On appelle tout le monde à la paix et tous les Maliens à se pardonner parce que tout le monde peut faire des erreurs. »

Source France info