Nabilla condamnée à six mois ferme pour avoir poignardé son ami
La starlette franco-suisse de téléréalité ayant déjà passé plus d’un mois en détention provisoire, peut « faire aménager » le reliquat pour ne pas retourner derrière les barreaux.
Nabilla Benattia ne retournera pas en prison: elle a été condamnée jeudi à deux ans de prison, dont six mois ferme mais aménageables, pour avoir poignardé son compagnon à deux reprises en 2014. La peine a été assortie d’une obligation de soins psychologiques.
La starlette franco-suisse de téléréalité ayant déjà passé plus d’un mois en détention provisoire, elle peut « faire aménager » le reliquat pour ne pas retourner derrière les barreaux, a souligné le tribunal de Nanterre, près de Paris.
Face à la notoriété de l’accusée, le procureur avait prévenu que la justice serait impartiale. « Les bruits de la renommée s’arrêtent aux portes de cette salle » car « si la justice est dans la cité, elle est bâtie sur une Acropole », avait développé celui qui avait réclamé trois ans de prison, dont huit mois ferme.
La jeune femme de 24 ans a comparu libre pour « violences volontaires aggravées » à l’encontre de son compagnon Thomas Vergara, 29 ans. Assis face à elle dans la salle d’audience, ce dernier était partie civile même s’il a depuis longtemps « pardonné à la femme qu’il aime ».
Scène de jalousie. Les faits se sont produits la nuit du 6 au 7 novembre 2014 dans la chambre d’un appart-hôtel de Boulogne-Billancourt, à l’ouest de Paris, où le couple résidait les jours de tournage d’une émission de télévision.
La scène de jalousie a dégénéré et le couple en était venu aux mains, jusqu’à ce que Thomas Vergara reçoive un coup de couteau de cuisine en plein thorax. « Mon intention n’était pas de faire du mal », mais de « mettre fin à une crise et dire stop », dit Nabilla à la barre. « Je n’ai pas voulu blesser, je ne suis pas une meurtrière. »
« J’essaie de lui faire peur et il vient vers moi, on se dispute et malencontreusement le couteau rentre dans son corps », a-t-elle avancé à la barre, sans cesser de se toucher les cheveux, de mordiller son bracelet ou d’examiner ses ongles.
Versions contradictoires. Au moment de son arrestation, elle avait d’abord assuré que le couple avait été agressé devant l’hôtel, avant de raconter lors de l’instruction que Vergara s’était blessé seul dans la dispute. Elle avait fini par reconnaître dans son autobiographie, sortie en avril, qu’elle était – involontairement – l’auteur du coup.
Le procès a également examiné des faits survenus trois mois plus tôt dans le sud de la France. Thomas Vergara, blessé au dos à l’arme blanche, avait alors assuré être tombé, déstabilisé par son chien, sur un couteau à barbecue qui séchait sur un muret. « On s’est battu, je l’ai poussé », a admis Nabilla Benattia.
Devant l’impression circonspecte que la prévenue a pu laisser aux magistrats, l’un de ses avocats a convoqué une citation de l’écrivain Emmanuel Berl: « J’essaie d’avoir l’élégance de faire passer les angoisses pour de la désinvolture ».
La téléréalité, co-accusé moral. La défense a fait de la téléréalité, son principe, ses excès, ses téléspectateurs, une sorte de co-accusé moral: « C’est nous qui, collectivement, sommes quelques millions à regarder des programmes qu’ils nous offrent et qui n’ont aucun intérêt. Et cette médiocrité, on lui reproche à elle? Insultée, sans cesse. 21 ans. C’est ça, la vie qu’ils mènent, tous les deux. »
Nabilla Benattia, décrite comme fragile et impulsive, avait rencontré Thomas Vergara, réputé jaloux et possessif, sur le tournage d’une autre émission, « Les anges de la téléréalité » en 2013, idylle qu’ils dépeignent tumultueuse et contrariée par la « pression médiatique ».
Considérée par ses critiques comme l’archétype de la vacuité, Nabilla a accédé à la célébrité grâce à l’expression « Non mais allo, quoi! », prononcée la voix traînante et le ton un tantinet vulgaire, plébiscitée par les internautes et détournée par des publicitaires.