Nigeria : Boko Haram aux abois
Le leader de Boko Haram, Abubakar Shekau, dans une vidéo de propagande.
Nigeria : Boko Haram aux aboisLes armées tchadienne et nigérienne ont lancé dimanche depuis le Niger une offensive aérienne et terrestre dans le nord-est du Nigeria contre Boko Haram. Elles ont repris la ville de Damasak aux islamistes nigérians. Plus de 200 combattants du groupe extrémiste auraient été tués selon des sources sécuritaires tchadiennes, et parmi les soldats tchadiens on compterait 10 tués et 20 blessés. Plusieurs milliers de soldats nigériens et tchadiens étaient positionnés depuis plus d’un mois dans cette région du sud-est du Niger, proche du lac Tchad, où Boko Haram a mené plusieurs attaques ces dernières semaines. Cette offensive marque l’ouverture d’un nouveau front contre Boko Haram au Nigeria. Le Tchad mène en effet depuis la fin janvier une autre offensive en territoire nigérian depuis le Cameroun, de l’autre côté du lac Tchad. Le président tchadien, Idriss Déby Itno, a promis mercredi « d’anéantir » le groupe armé et d’éliminer son chef, Abubakar Shekau, s’il ne se rendait pas, affirmant savoir où il se trouve. L’offensive régionale des dernières semaines et les opérations de l’armée nigériane ont porté des coups sérieux aux islamistes armés, contraints d’abandonner plusieurs positions dans l’extrême nord nigérian. Boko Haram, dont on évalue le nombre de combattants à plusieurs milliers et qui n’a cessé de recruter, rassemblait cette semaine des troupes dans son fief de Gwoza, dans le nord-est du pays, tandis qu’attentats et massacres de civils se poursuivaient. Samedi, au moins 58 personnes sont mortes et 139 autres ont été blessées dans trois explosions – dont un attentat-suicide – attribuées aux islamistes à Maiduguri, berceau historique de Boko Haram et capitale de l’Etat de Borno (nord-est). Le même jour, Abubakar Shekau, le chef des insurgés nigérians, a annoncé son allégeance à l’Etat islamique (EI). Boko Haram et l’EI « ont essuyé de nombreux échecs ces dernières semaines et ces derniers mois« , et le serment d’allégeance « pourrait être une façon de lancer un message à leurs troupes, pour leur regonfler le moral et attirer de nouvelles recrues, surtout dans le cas de Boko Haram », explique Yan St-Pierre, expert en lutte contre le terrorisme pour l’entreprise berlinoise Modern Security Consulting. |