Nord Mali : l’accord de paix menacé
L’information est tombée hier comme un coup de poignard dans les pourparlers pour les accords de paix d’Alger. « Les leaders des trois groupes armés constituant la Coordination des Mouvements de l’Azawad ont tenu un meeting à Kidal le 23 octobre 2014 au cours duquel ils ont incité les populations à la haine et à la violence vis-à-vis de tous les autres maliens », assure le communiqué du gouvernement malien. « En qualifiant le Mali et les maliens « d’ennemis » ces mouvements, qui sont parties prenantes aux négociations d’Alger, compromettent les efforts de la Communauté Internationale visant au rétablissement de la sécurité dans le nord du pays et à la signature d’un accord de paix global et définitif », affirme-t- on à Koulouba, siège du palais présidentiel, avant de condamner fermement ces agissements contraires aux engagements pris par les responsables de ces trois mouvements, relatifs au respect de l’Accord de cessez-le-feu et de la Déclaration de cessation des hostilités. Cette situation intervient juste après la clôture du second volet de la 2è phase des pourparlers inclusifs de paix entamés le 16 juillet 2014 en Algérie. Ce second volet qui a duré du 20 au 23 octobre, succède au premier volet de septembre 2014 qui avait été suspendu pour raisons de Tabaski et devait en principe aboutir à la signature d’un préaccord. La rencontre a permis à l’équipe de la médiation internationale de présenter un document de synthèse élaboré sur la base des propositions faites par les différentes parties (le gouvernement, la Coordination des mouvements de l’Azawad et les Mouvements signataires de la plateforme d’Alger). Ce document de synthèse qui ne remet pas en cause le respect de l’intégrité territoriale, l’unité nationale et la forme laïque et républicaine de l’Etat a été très apprécié par les autorités maliennes. Celles-ci envisageaient dans les plus brefs délais une campagne d’information et de recueil de suggestions en direction des citoyens partout sur le territoire national. L’incitation à la violence des mouvements de l’Azawad constitue une entrave à l’aboutissement des pourparlers et pour la paix dans le nord. C’est pourquoi, le Gouvernement malien en appelle à la communauté internationale et précisément au Conseil de sécurité des Nations Unies pour tenir « la Coordination des mouvements de l’Azawad seule responsable de tout acte de violence qui découlerait de cette incitation à prendre les armes contre le Mali. »
F. TRAORE