Nord-Mali : les djihadistes revendiquent l’attaque d’un convoi de la Croix-Rouge
Un camion de la Croix-Rouge a été attaqué, lundi 30 mars dans le nord du Mali, et son chauffeur a été tué.
La Croix-Rouge est consternée par la mort d’un de ses collaborateurs au Mali suite à l’attaque du camion d’aide qu’il conduisait près de Gao. Un acte revendiqué par des djihadistes.
Un camion du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a été attaqué, lundi 30 mars dans le nord du Mali, et son chauffeur a été tué, a annoncé l’organisation internationale. Des hommes armés ont ouvert le feu sur le véhicule qui se dirigeait de Gao vers la capitale nigérienne, Niamey, pour aller chercher du matériel médical. L’attaque s’est produite à une quarantaine de kilomètres de Gao.
Le CICR s’est dit consterné par la mort d’un de ses collaborateurs au Mali. « Nous avons été très choqués d’apprendre la mort de notre collègue et ami Hamadoun, a déclaré Yasmine Praz Dessimoz, chef des opérations du CICR en Afrique du Nord et de l’Ouest. Il était parti de Gao au volant du camion qu’il conduisait jusqu’à Niamey, au Niger voisin, d’où il devait rapporter du matériel médical pour l’hôpital de Gao, qui en manque cruellement. Sa mort n’est pas seulement une tragédie pour sa famille et pour le CICR. Elle va avoir un impact sur la vie et la santé de dizaines de milliers de personnes. »
Au moment de l’attaque, Hamadoun (père de quatre enfants) était accompagné d’un membre de la Croix-Rouge malienne. Ce dernier a été blessé mais ses jours ne sont pas en danger. Les circonstances exactes de l’attaque ne sont pas clairement connues au stade actuel, mais le camion était clairement marqué de l’emblème du CICR.
« La situation humanitaire dans le nord du Mali est préoccupante, affirme Yasmine Praz Dessimoz. Nos équipes mettent tout en œuvre pour soutenir les communautés locales touchées mais le CICR est préoccupé par la violence croissante qui est exercée contre les travailleurs humanitaires et les empêche de venir en aide à des personnes et des communautés complètement démunies. »
Le CICR demande à tous ceux qui participent au conflit de protéger la population civile et de laisser les humanitaires faire leur travail. Il rappelle que l’emblème de la croix rouge doit être respecté.
« Un chauffeur qui travaillait pour l’ennemi ». Un porte-parole djihadiste a revendiqué cette attaque auprès de l’AFP. Dans un bref entretien téléphonique avec un journaliste de l’AFP à Bamako, Abou Walid Sahraoui, un porte-parole du groupe Mujao (Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest) a déclaré : « Avec l’aide de la main d’Allah, nous avons tué à côté de Gao, en terre musulmane, un chauffeur qui travaillait pour l’ennemi ».
A la question de savoir s’il s’agissait du chauffeur du CICR dont la mort avait été annoncée peu auparavant par l’organisation internationale, il a répondu par l’affirmative : « Oui, c’est bien ça. Nous avons eu ce qu’on voulait avec l’attaque ».
Le Mujao est un groupe armé djihadiste salafiste issu d’une scission d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) en 2011 dans le but d’étendre l’insurrection islamiste du Maghreb en Afrique de l’Ouest. En août 2013, le mouvement fusionne avec Les Signataires par le sang pour former Al-Mourabitoune, qui a revendiqué l’attentat de Bamako du 7 mars dernier avec cinq morts dont un Français, un Belge et trois Maliens.
Avec AFP et Reuters