Pourquoi la Coordination des mouvements de l’Azawad n’a pas signé l’Accord de paix
Le Premier ministre Keïta: « nous comprenons difficilement que certains mouvements armés hésitent encore à s’engager ».
Le Premier ministre Modibo Keïta a reçu dimanche 1er mars les représentants des partis politiques et de la société civile pour exposer le point de vue du gouvernement suite à la signature de l’accord de paix à Alger entre le Mali et les groupes armés. « Le Gouvernement demeure profondément attaché au respect de la constitution aussi longtemps qu’elle n’aura pas été révisée par le Peuple souverain du Mali, il demeure attaché au caractère unitaire de l’Etat, à son indivisibilité, au respect de l’intégrité territoriale, aux valeurs républicaines et à la laïcité » a-t-il exprimé. Pour lui ces préoccupations essentielles sont sauvegardées dans le projet d’Accord, version du 25 février 2015 et de nombreuses autres dispositions sont encadrées par la loi et sont applicables à toutes les régions du Mali et « aucune entité politique née d’un regroupement politique n’existe au dessus de la région.
Selon lui l’appellation «Azawad » qui figure dans le Pacte national, dans l’Accord préliminaire de Ouagadougou de 2013, dans la Feuille de route de Juillet 2014 et dans le projet paraphé à Alger dimanche « sera définitivement élucidé et la question définitivement tranchée à la faveur d’un débat national, débat dont l’organisation est prévue dans le présent projet d’accord ». Le Premier ministre Modibo Keïta a affirmé que le gouvernement est conscient de ses responsabilités qui ne peuvent être les mêmes que celles des autres acteurs du processus. « Le projet d’accord soumis aux parties n’est certes pas parfait, mais il constitue un compromis que nous pouvons accepter tout en restant vigilant quant à sa mise œuvre », a-t-il insisté.
« Je sais que certains protagonistes, certains mouvements armés hésitent encore à s’engager pour des motifs que nous respectons mais que nous comprenons difficilement de la part de ceux qui ont à cœur de construire l’édifice de la paix… », a déclaré M. Keïta qui fait allusion au refus des groupes armés de la Coordination des mouvements armés de l’Azawad (CMA) de signer le document à Alger. Les représentants de cette Coordination ont cédé aux injonctions de quelques manifestants de Kidal, Ber et Ménaka qui leur ont demandé rentrer sans signer le texte de l’accord à Alger. « Nous rejetons le projet d’accord qui est en train d’être signé à Alger parce qu’il n’y a pas de fédéralisme » avait expliqué un manifestant à RFI. « Notre révolution a commencé par l’indépendance de l’Azawad et on nous a demandé de renoncer à l’indépendance et maintenant qu’il n’y a pas de fédéralisme, nous ne signerons pas d’accord. Nous demandons à notre délégation à Alger de rentrer et de ne rien signer», avait renchérit un autre.
Selon le Premier ministre Modibo Keïta, le gouvernement continuera à apporter sa contribution, à exprimer sa bonne foi, dans la recherche de la paix, en adhérant au compromis proposé par la médiation dans le respect strict des principes fondateurs de la République du Mali. Il espère le retour de la Coordination pour la signature au Mali de l’Accord de Paix paraphé à Alger.
Ibrahim CISSE