PRED: le satisfecit des donateurs à Bamako
Exactement le Mali a pu bénéficier de 1965 milliards de FCFA, provenant de 80 pays et 56 bailleurs de fonds.
Sous la co-présidence du Mali, de la Commission européenne et de la France, la cinquième et dernière réunion du groupe de suivi de la conférence internationale des donateurs «Ensemble pour le renouveau du Mali» du 15 mai 2013 a tiré le bilan de deux années de gestion.
Le Premier ministre Modibo Keïta a présidé, mardi 17 février dans la matinée au centre internationale de conférence de Bamako, la 5ème réunion internationale de suivi de la conférence des donateurs « Ensemble pour le Renouveau du Mali ».
Le Programme pour la Relance Economique du Mali (PRED) a été lancé lors de la conférence internationale des donateurs « Ensemble pour le renouveau du Mali », tenue à Bruxelles le 15 mai 2013. Une conférence qui a réuni dans la capitale belge 108 délégations, 13 chefs d’Etats et de gouvernement, un grand nombre de ministres des Affaires Etrangères et de représentants d’institutions régionales et internationales mais également des représentants des collectivités locales, de la société civile, en particulier les femmes, des diasporas et du secteur privé.
94% décaissés. Elle a permis de recueillir en promesses 2155 milliards de FCFA (3,285 milliards d’euros), provenant de 80 pays et 56 bailleurs bilatéraux et multilatéraux. Dans le cadre d’une meilleure capitalisation de ces acquis, il a été convenu de mettre en place un mécanisme de suivi. C’est ainsi qu’une première réunion de suivi international s’est tenue à Bamako le 7 novembre 2013. La deuxième réunion, le 5 février 2014, à Bruxelles. La troisième à Bamako, le 15 mai 2014. La quatrième à Paris le 30 septembre 2014. Et le 17 février à Bamako, la cinquième et dernière réunion de suivi international.
« Notre réunion intervient au moment où se déroule, à Alger, le cinquième round des pourparlers inclusifs inter-maliens. Aussi, voudrais-je réitérer, ici, l’engagement du gouvernement du Mali à poursuivre ces négociations dans un esprit constructif et inclusif afin d’aboutir le plus rapidement possible à la signature d’un accord de paix global et définitif qui permettra au pays de se tourner vers les reformes institutionnelles nécessaires à la reconstruction d’un Etat de paix, de sécurité, de stabilité et de prospérité, au bénéfice de toutes les composantes de la nation », a déclaré Hamadou Konaté, ministre de la solidarité, de l’action humanitaire et de la reconstruction du Nord.
Un message qui a été fortement apprécié la secrétaire d’Etat française au Développement et à la Francophonie Annick Girardin. Elle s’est réjouie des acquis positifs du Programme pour la Relance Economique du Mali et des efforts déployés par le gouvernement pour ramener la paix et la stabilité au Mali. Sur un total de 2155 milliards de FCFA d’annonces faites lors de la conférence de Bruxelles, au 31 décembre 2014, les appuis recensés étaient engagés à 94% et décaissés à hauteur de 76%. Cette aide a été apportée sous la forme d’appuis budgétaires (17%) et d’aide humanitaire d’urgence (23%), en plus des appuis sectoriels.
Sécurité et développement. Le chef du gouvernement, Modibo Keita a renouvelé l’engagement du gouvernement à faire preuve de rigueur dans la gestion des affaires publiques, à poursuivre la réforme de la décentralisation à travers la libre administration des collectivités locales et à travailler à la fusion dans un seul cadre de l’ensemble des politiques stratégiques de l’Etat appuyées par les partenaires techniques et financiers, pour une meilleure cohérence.
Préoccupés par la persistance d’une situation d’insécurité dans les régions du nord, les participants ont marqué leur souhait de voir les pourparlers inclusifs inter-maliens d’Alger aboutir, dans les meilleurs délais, à la signature d’un accord permettant d’instaurer une paix durable sur l’ensemble du territoire malien. Les partenaires techniques et financiers ont rappelé leur disponibilité à accompagner la mise en œuvre du futur accord inter-malien et, dans l’immédiat, à poursuivre la mise en œuvre des programmes humanitaires au bénéfice des populations touchées par le conflit. Ils ont rappelé que la paix et la sécurité restent des conditions clé pour mener des actions de développement efficaces et durables. «La communauté internationale ne pourra venir qu’en accompagnement du futur accord», a rappelé Annick Girardin
Les participants se sont également félicités des démarches positives qui ont permis en 2014 la reprise des appuis budgétaires au Mali. Les partenaires techniques et financiers ont souligné à cet égard le rôle très positif joué par le Bureau du Vérificateur Général et la Cour Suprême, et demeurent attentifs aux suites qui seront données à leurs rapports.
Oumar TOURE