Référendum au Sénégal: oui ou non au président Macky Sall
Le président Macky Sall
Les Sénégalais votent dimanche sur un référendum portant sur des réformes constitutionnelles, dont la réduction du mandat du chef de l’Etat de sept à cinq ans. Cette consultation a pris des allures de vote pour ou contre le président Macky Sall.
La campagne express d’une semaine a été émaillée d’accusations de corruption, de trafic d’influence, de désinformation et même de violences, dans un pays réputé pour sa stabilité et présenté comme une démocratie modèle en Afrique. A tel point que plus de 3000 policiers ont été appelés « en renfort pour sécuriser le vote », croit savoir le quotidien l’Obs.
Quelque 5,5 millions d’électeurs sont appelés aux urnes de 08h00 à 18h00. Les premiers résultats officiels étant attendus lundi au plus tôt.
Le débat s’est cristallisé sur le retrait par M. Sall de la disposition portant sur l’application du quinquennat au mandat en cours. Signifiant par là qu’il irait donc jusqu’au bout de son septennat en 2019.
Elu face à Abdoulaye Wade (2000-2012) qui briguait un troisième mandat, en contournant la Constitution selon ses détracteurs, Macky Sall avait promis durant la campagne le retour du quinquennat, avec effet immédiat.
Confréries religieuses. Plusieurs collectifs de l’opposition et de la société civile, dont « Y’en a marre », un mouvement en pointe dans le combat contre un troisième mandat du président Wade, appellent à voter « Non ». Ils reprochent à l’actuel président d’avoir manqué à sa parole et dénoncé son empressement à convoquer le référendum.
« La violence est un prétexte pour ceux qui veulent semer le désordre. La confrontation se fera par les urnes », a assuré le président Sall vendredi, dernier jour de campagne. Il a sillonné plusieurs régions, rendant notamment visite aux chefs des confréries religieuses islamiques, très influentes dans ce pays majoritairement musulman.
« Préserver la stabilité ». L’ex-Premier ministre et opposant Idrissa Seck a appelé à « préserver la stabilité ». Il a mis en garde contre d’éventuelles fraudes: « Nous ne laisserons personne violer la volonté populaire ».
La controverse sur la durée du mandat a occulté les autres dispositions de la révision constitutionnelle. Celle-ci porte aussi sur le renforcement des droits des citoyens et de l’opposition, ainsi que des pouvoirs législatif et judiciaire. La plupart des citoyens interrogés par les médias ont indiqué voter pour sanctionner positivement ou négativement le bilan du chef de l’Etat.
« Achat de consciences ». Le camp présidentiel a accusé ses adversaires de se livrer à « de la confusion, de la désinformation et de l’intoxication ». La présidence a d’ailleurs publié sur son site internet un « vrai-faux du référendum » pour réfuter les rumeurs ou les affirmations de certains militants du « Non ».
Le camp du « Oui » a également été accusé d' »achat de consciences » en distribuant de l’argent et du riz pendant la campagne, selon ses détracteurs. Des soupçons alimentés par les déclarations d’un responsable du parti présidentiel, le député Moustapha Cissé Lô, selon lequel « l’argent va couler à flot ».
ATS
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