Sept jihadistes présumés extradés de la Côte d’Ivoire vers le Mali
« Les jihadistes arrêtés ont participé aux attaques des localités maliennes de Misséni et de Fakola », a confirmé une source.
Sept jihadistes maliens présumés ont récemment été arrêtés en Côte d’Ivoire et extradés vers le Mali voisin, selon plusieurs sources sécuritaires ivoiriennes et maliennes.
« Nous avons récemment arrêté sur notre sol sept jihadistes maliens grâce à des informations précises fournies par nos collègues maliens. Ils ont été extradés vers le Mali et sont actuellement à Bamako », a déclaré une source de sécurité ivoirienne jointe par l’AFP, qui n’a pas fourni plus de détails. Ces arrestations et extraditions ont été confirmées par deux sources de sécurité maliennes, qui affirment que les jihadistes présumés ont avoué avoir participé à de récentes attaques au Mali.
« La semaine dernière, les forces spéciales des services du renseignement du Mali ont travaillé avec leurs homologues ivoiriens pour arrêter en Côte d’Ivoire sept jihadistes qui ont fait des aveux », a précisé la première source, sans donner de date exacte. Selon elle, certains ont reconnu avoir appartenu au groupe islamiste Ansar Eddine, fondé par l’ex-rebelle touareg malien Iyad Ag Ghali, tandis que d’autres ont indiqué avoir appartenu à la police islamique de Tombouctou.
D’après une source de sécurité malienne interrogée mercredi, les sept suspects arrêtés sont tous originaires du sud du Mali. Ils auraient créé, après le déclenchement de l’intervention militaire dans le nord du pays, une unité de combat baptisée Khalid Ibn Walid. « On peut considérer cette katiba comme une des franchises d’Ansar Dine dans le sud du Mali », a affirmé cette source, selon laquelle son chef serait un certain Souleymane Keïta, dont on ne sait que peu de choses.
« Nous avons aujourd’hui la preuve que ce groupe et des jihadistes arrêtés ont participé aux attaques des localités maliennes de Misséni et de Fakola », a ajouté la source, qui affirme que les suspects ont aussi avoué avoir créé un camp d’entraînement en mars à Samanko, près de Bamako.
Début mars, des armes avaient été découvertes à Samanko et saisies par les autorités peu avant l’attentat du 7 mars, contre un restaurant-bar fréquenté par des étrangers à Bamako qui a fait cinq morts (trois Maliens, un Français et un Belge). Cette opération a été revendiquée par le groupe jihadiste Al-Mourabitoune de l’Algérien Mokhtar Belmokhtar. Longtemps concentrées dans le nord, les jihadistes se sont étendues depuis le début de l’année vers le Centre, puis à partir de juin dans le Sud, près de la frontières ivoirienne et burkinabé.
Les régions de Tombouctou, Gao et Kidal étaient tombées en mars-avril 2012 sousla coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda, dont Ansar Eddine, jusqu’au déclenchement, en janvier 2013, d’une intervention militaire internationale. Les groupes jihadistes ont alors été dispersés et en grande partie chassés de ces régions, mais plusieurs zones échappent toujours au contrôle des forces nationales et internationales, contre lesquelles les jihadistes multiplient depuis des mois les opérations.
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