Soumaïla Cissé, chef de file de l’opposition
Soumaïla Cissé, député élu à Niafunké, chef de file de l’opposition.
C’est désormais officiel, Soumaïla Cissé a été désigné par son parti, chef de file de l’opposition. La décision est intervenue mardi 24 mars à l’issue d’une réunion extraordinaire du bureau exécutif de l’Union Nationale pour la Démocratie (URD). Conformément à la loi, le parti politique déclaré dans l’opposition ayant le plus grand nombre de députés doit désigner en son sein le chef de file de l’opposition. Et l’URD avec ses 18 députés n’a pas eu de peine pour designer son président, lui-même député. Il reste désormais au président de la République de le nommer par décret, conformément à la loi.
Le représentant des opposants bénéficiera des mêmes avantages que le premier vice-président de l’Assemblée nationale. Le président de la République et le Premier ministre pourront le consulter. Il sera également reçu par eux à sa demande. Chaque année, le chef de l’opposition qui fait office de porte-parole devra écrire un rapport pour notamment souligner d’éventuelles violations de ses droits. Il bénéficie d’un cabinet et sa prise en charge est inscrite au budget national. Il a également sa place dans le protocole.
Selon le premier vice-président de l’URD, Salikou Sanogo, la loi portant statut de l’opposition constitue une avancée considérable pour la démocratie malienne avec l’institution du chef de file de l’opposition politique. « L’opposition est un élément important de la démocratie pluraliste. Nous avons souvenance que dans certaines cités de la Grèce antique les pouvoirs en place ont non seulement accepté la contestation, mais aussi ils l’ont utilisé pour mieux assurer le fonctionnement des mécanismes politiques en s’enrichissant des idées pertinentes émises par les opposants », a-t-il rappelé.
Cependant, le statut juridique des partis politiques de l’opposition a une longue histoire. Introduit dans le droit malien pour la première fois en 1995 la loi sur l’opposition qui ambitionnait « de contenir le débat politique dans les limites de la légalité et d’assurer l’alternance démocratique au pouvoir » a connu des insuffisances avant d’être modifiée en 2000, sans pourtant résoudre les difficultés. Adopté par l’Assemblée nationale du Mali le 19 février 2015 et promulgué par le président de la République le 4 mars, la présente loi portant statut de l’opposition politique a corrigé les lacunes des précédentes et apporté des innovations majeures.
Oumar TOURE